C'est finalement la relaxe. La dixième chambre du tribunal correctionnel de Paris vient de relaxer Mickaël D. et Bruno G., son ancien adjoint, mis en cause dans une affaire de harcèlement moral et de non-assistance à personne en péril. Ce dossier judiciaire fait suite au suicide, le 1er novembre 2013, du lieutenant Grégory Girard, âgé de 30 ans, qui s'était tué avec son arme de service dans son bureau de la caserne de Saint-Amand-Montrond (Cher).
"C'est un dossier qui nous a retenu longtemps, il le fallait, pour l'examiner sous tous ses aspects", a précisé le président du tribunal après avoir donné le délibéré. Pour les magistrats, la relaxe s'imposait, les juges ayant estimé finalement que les infractions visées n'étaient pas constituées.
Sagesse du tribunal
Cette décision n'est pas vraiment une surprise. Los de l'audience, à la fin novembre, le parquet s'en était ainsi remis à la sagesse du tribunal, indiquant ne pas être "complètement convaincu de la culpabilité des deux prévenus".
On ignore si les proches du lieutenant Girard comptent faire appel de cette décision – en l'absence d'appel du parquet, cet appel serait limité aux intérêts civils. La famille du disparu avait cité directement en justice les deux officiers, alors capitaines. L'inspection générale de la Gendarmerie et le parquet de Bourges, tous deux saisis, avaient en effet chacun en leur temps classé l'affaire.
Le lieutenant Girard avait écrit une lettre, avant son suicide, où il mettait en cause ses supérieurs. Ces derniers s'étaient défendus à l'audience d’avoir cherché à "humilier" le lieutenant, expliquant avoir voulu "l’aider à progresser".