Vous ne le saviez peut-être pas, mais l’adjudante Clarisse Agbegnenou est du genre tenace. Ses parents – originaires du Togo, son père est un scientifique réputé, sa mère responsable administrative et financière – en savent quelque chose : le bébé, né prématuré, s’est accroché à la vie pendant quatre semaines en couveuse, puis est resté sept jours dans le coma.
Une année 2021 dorée
Cela n’empêchera pas la jeune Clarisse, qui commence les arts martiaux à 9 ans, de se faire repérer grâce à ses talents dès son adolescence. Résultat : vingt-neuf ans après sa naissance mouvementée, Clarisse Agbegnenou vient de boucler une année 2021 dorée. Elle a enfin décroché la médaille d’or aux jeux Olympiques de Tokyo, le seul titre qu’il manquait à son immense palmarès.
Face à la Slovène Tina Trstenjak, qui l’avait battue aux Jeux de Rio il y a cinq ans, la Française obtient l‘or grâce à un fauchage rondement mené, d’abord en solo, puis en équipe mixte face au Japon. Cela fait d’elle la septième athlète du judo français à avoir gagné toutes les distinctions majeures de la discipline, soit cinq titres mondiaux et deux médailles d’or.
Elles met sa notoriété au service de causes qui lui sont chères
Un palmarès qui lui permet de tutoyer les plus grandes judokates, la Japonaise Ryoko Tani et la Chinoise Wen Tong, titrées sept fois chacune, et la Belge Ingrid Berghmans, six titres au compteur.
La gendarme Clarisse Agbégnénou championne des championnes de l’année 2021
Une notoriété que la sportive met à profit désormais pour promouvoir des causes qui lui sont chères. Par exemple, combattre certains tabous, comme celui autour des règles menstruelles. Ou encore s’engager pour les prématurés avec l’association SOS Préma, dont elle est la marraine, pour que tous ces enfants aient les meilleures chances de grandir. Et qu’ils puissent un jour, qui sait, brandir l’or, comme Clarisse ?