Ce ne sera pas une surprise pour les gendarmes, mais encore fallait-il l'objectiver par des statistiques fiables. Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) vient de publier une analyse sur les atteintes contre les forces de sécurité intérieure.
En se replongeant dans les données des enquêtes “Cadre de vie et sécurité”, sur la période 2013-2018, les statisticiens observent en effet un taux de victimation particulièrement élevé pour les gendarmes, policiers nationaux et policiers municipaux. Selon le SSMSI, ces agents présentent des taux de victimation plus élevés pour les violences physiques et verbales.
Soit respectivement 11% en moyenne (violences physiques) et 31% (violences verbales) par an, contre 2% et 14% pour l’ensemble des personnes occupant un emploi. “Sur la même période, l’ensemble plus large des policiers, des militaires et des professions assimilées a été davantage victime d’agressions physiques (7% en moyenne par an) ou verbales (27% en moyenne par an) que les autres catégories socioprofessionnelles agrégées”, écrit également le SSMSI.
Risque resté stable pour les personnes occupant un emploi
Selon les statisticiens du ministère de l’Intérieur, le risque annuel d’être victime de violences physiques sur leur lieu de travail ou à proximité pour les policiers ou gendarmes est ainsi passé de 2% sur la période 2007-2012 à 5% sur la période 2013-2018. “Il en va de même pour le risque d’être victime de violences verbales qui est passé de 14% à 23% en moyenne par an”, poursuivent-ils, alors que ce risque est resté quasiment stable pour l’ensemble des personnes ayant un emploi en France.
En moyenne, sur la période 2013-2018, les policiers ou gendarmes sont victimes de huit incidents par an relatifs à des violences physiques, 32 relatifs à des injures et 29 pour des menaces. Ces chiffres s’élèvent respectivement pour l’ensemble des victimes occupant un emploi à 3, 13 et 9.