Avec plus de 250 utilisations par an, le recours à des produits de marquages codés par les forces de sécurité est "en constante progression, dans des affaires très variées", indique Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Ce dernier répondait, le 3 août dernier, au député Sébastien Cazenove (LREM, Pyrénées-Orientales) qui l’interrogeait sur l’expérimentation d’armes à projectiles non létaux, celles notamment utilisées pour marquer, grâce à une peinture ultraviolette, les voitures des trafiquants qui pratiquent les "go fast".
Marquer les véhicules en fuite
Le locataire de Beauvau précise que l’utilisation de ce type de lanceurs est expérimentée par les gendarmes, à Saint-Astier. "Sous la forme de spray, les produits de marquage codés (PMC) sont toujours en cours d’expérimentation pour le marquage de véhicules en fuite, ainsi que dans le cadre du maintien de l’ordre, afin de caractériser jusqu’à 10 mètres la participation d’individus à des actions violentes contre les biens ou les personnes. L’utilisation des lanceurs de type paintball est aussi suivie avec intérêt par le ministère de l’Intérieur. Le centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier, en lien avec l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), expérimente ce dispositif, qui s’avère prometteur, dans le cadre du maintien de l’ordre", ajoute Gérald Darmanin.
Utiliser dans le cadre des "go fast"
Le ministre de l’Intérieur était interrogé par le parlementaire sur la possible expérimentation d’armes à projectiles non létaux pour "améliorer la protection des personnels et neutraliser les individus hostiles". Le député Sébastien Cazenove notait également que les véhicules des trafiquants qui pratiquent les"go fast" utilisent de plus en plus des "pneumatiques leur permettant de rouler avec des pneus crevés", ce qui empêche de les intercepter. Le parlementaire suggérait alors d’utiliser des marqueurs "de type paintball" afin que les forces de l’ordre puissent marquer les véhicules en fuite à l’aide de projectiles contenant de la peinture avec marquant ultraviolet.
Une utilisation en constante progression
Dans sa réponse, le ministre de l'Intérieur ajoute que l’utilisation de ce type de produit est "en constante progression" et que les produits de marquage codés (PMC) "ouvrent un champ des possibles" pour les forces de l’ordre. "Sous la forme liquide, par exemple, ils permettent déjà le marquage d’objets ou lieux en amont de l’infraction. Le transfert de ce produit sur le malfaiteur permet son identification grâce aux moyens de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale ".
Interpellé enfin par Sébastien Cazenove sir l’utilisation aux États-Unis de lanceurs paintball chargés de gommes dures ou de poivre pour « neutraliser des individus hostiles". Gérald Darmanin a clairement indiqué que cette option est écartée en raison des lésions susceptibles d’être occasionnées par ce type de munitions et "du manque de précision sur les cibles lointaines".
Baisse du nombre de gendarmes blessés dans l’exercice de leurs fonctions