Après les annonces de Gérald Darmanin, un retour au calme en Corse?

Après plusieurs manifestations extrêmement violentes, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se rend en Corse aujourd'hui pour un déplacement de deux jours. Après les élus, ce mercredi, il doit rencontrer demain les forces de l’ordre, dont les gendarmes de la brigade de Porto-Vecchio, prise pour cible par des manifestants il y a une semaine.

En mentionnant la question d’une autonomie de l’île de beauté, le ministre de l’Intérieur a suscité une controverse politique. Les violences qui ont suivi l’agression d'Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac, le deux mars, ont déjà profondément bousculé son agenda. Le locataire de la Place Beauvau présentait ce matin en conseil des ministres sa nouvelle loi pour la sécurité intérieure.

Manifestations en Corse: au moins 32 gendarmes blessés, dont certains « poly-criblés » par des engins explosifs artisanaux

Montée des violences

En attendant la fin des tensions, les policiers et les gendarmes s'inquiètent. “Soutien total aux CRS et escadrons de gendarmerie mobile qui depuis plusieurs jours subissent des violences incessantes et inacceptables”, s’est indignée l’association professionnelle GendXXI.

Dans le quotidien régional Corse matin, des responsables syndicaux policiers ont également déploré une “montée des violences” et le lourd tribut payé par les policiers et les gendarmes. “Il s'agissait au départ d'un mouvement spontané, les derniers évènements témoignent d'une volonté manifeste de casser du flic ou du gendarme et de blesser”, remarque ainsi un syndicaliste. 

Les annonces du ministre, ainsi que la levée du statut de détenu particulièrement signalé d'Yvan Colonna et des deux autres membres du commando, seront-elles suffisantes pour permettre un retour au calme? Les élus nationalistes restent dubitatifs, tandis que les images des émeutes signalent l’importance prise dans les troubles par une partie de la jeunesse locale. 

La situation extrêmement tendue a poussé le ministère de l’Intérieur à annoncer le déploiement de la compagnie CRS 8 d’action rapide. Une farce, pour GendXXI, qui rappelle que des forces mobiles de la Police et de la Gendarmerie “sont déjà à la manœuvre depuis plusieurs jours”.