<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Le programme comparé des deux candidats du 24 avril

Photo : Photo d'illustration. (Photo: A.Jaegers/Unsplash)

18 avril 2022 | Société

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Le programme comparé des deux candidats du 24 avril

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Alors que la campagne de l'entre-deux-tours bat son plein, nous avons voulu comparer les parties des programmes des deux candidats qui concernent directement les gendarmes: celles liées à la sécurité et à la justice.

Davantage de policiers et de gendarmes

Concernant la sécurité, Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue". Il promet un doublement des effectifs sur le terrain d'ici 2030, principalement par le désengagement des policiers et gendarmes des tâches administratives (avec la création notamment de postes de greffiers pour assister les policiers) et des réorganisations. L'objectif est de remettre 3.000 agents sur la voie publique.

Il prévoit également la création de 11 unités de forces mobiles, CRS et gendarmes mobiles, pour compenser les 15 supprimées ces dix dernières années. Mais aussi la création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural. Et d'une "force d'action républicaine pour les quartiers", afin de les "sécuriser" et d'"aider à démanteler" les points de deal. Elle sera composée de policiers, d'officiers de police judiciaire (OPJ), de fonctionnaires des finances, ainsi que de personnels éducatifs et travailleurs sociaux. Enfin, le cyberespace est aussi renforcé avec la création de 1.500 cyber patrouilleurs supplémentaires.

Les 200 nouvelles brigades, un mélange d’implantations nouvelles et de structures mobiles

Une loi d'orientation et de programmation (Lopmi) dotée de 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans pour le budget du ministère de l'Intérieur a été préparée au cours du premier trimestre 2022. Examinée fin mars en Conseil des ministres, la Lopmi, théoriquement prête à être présentée au Parlement une fois les élections législatives terminées, est toutefois suspendue à la réélection du chef de l'Etat.

De son coté, Marine Le Pen prévoit également une loi d'orientation et de programmation, mais pour la police et la justice. Cette loi serait dotée de 7,5 milliards d'euros supplémentaires en 5 ans. La candidate du Rassemblement national (RN) entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat".

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Réponses pénales et prisons

S'agissant de la politique pénale, Emmanuel Macron veut généraliser les amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines de prison inférieures à un an. Il entend également mettre davantage l'accent sur le travail d'intérêt général (TIG) et propose un encadrement militaire des mineurs délinquants.

De son côté, Marine le Pen prévoit la suppression de toute possibilité de réduction ou d'aménagement de peine pour des atteintes physiques aux personnes au-delà de six mois de prison ferme. Elle veut "réduire le fossé entre la peine encourue et la peine prononcée" ainsi que "le fossé entre la peine prononcée et la peine effectuée". La candidate du RN veut aussi rétablir les peines plancher. Elle explique que ce n'est pas anticonstitutionnel puisque le magistrat peut décider d'une peine inférieure. Toutefois, dans ce cas, il sera "tenu d'en donner les raisons". Marine Le Pen promet d'établir une perpétuité réelle. Elle veut également permettre de "très courtes peines de prison" d'une à deux semaines.

Dans la suite logique, après les peines, vient leur application. Et la question des prisons fait également débat. De fait, en 2017, Emmanuel Macron avait promis 15.000 places supplémentaires. A ce jour, seules 7.000 ont été livrées ou sont en cours de construction. Alors que la France compte 70.000 détenus, pour 60.700 places de prison, Marine le Pen veut atteindre les 85.000 places de prison en 2027.

Violences intrafamiliales et faites aux femmes

Pour ce qui est des violences faites aux femmes, Emmanuel Macron veut tripler l'amende pour harcèlement de rue en la portant à 300 euros. Il promet un doublement des effectifs de policiers dans les transports et un doublement en cinq ans du nombre des enquêteurs dédiés aux violences intrafamiliales, pour le porter à 4.000. Il souhaite aussi augmenter de 200 le nombre des intervenants sociaux dans les commissariats et brigades de gendarmerie pour atteindre un total de 600. Vendredi, il s'est par ailleurs prononcé pour la création d'un fichier administratif recensant les personnes connues pour violences intrafamiliales. Marine Le Pen veut quant à elle une inscription des harceleurs de rue au fichier des délinquants sexuels.

Légitime défense

La candidate RN veut par ailleurs instituer une présomption de légitime défense. Emmanuel Macron est contre. Le président-candidat prévoit, lui, une anonymisation des dépositions des forces de l'ordre dans les procédures de plaintes déposées contre elles.

Emmanuel Macron veut recruter "8.500 magistrats et personnels de justice supplémentaires". Pour sa part, Marine Le Pen s'est engagée à doubler le nombre de magistrats, avec une part importante d'entre-eux qui serait recrutée hors concours.

(Avec l'AFP)

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