Il reste sans doute bien des efforts à faire pour les policiers et les gendarmes afin de favoriser encore plus le dépôt de plaintes suite à des violences anti-LGBT+, ces violences homophobes. Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, dans une note récente, seulement 20% environ des victimes de menaces ou de violences de ce type portent plainte. De même, seules 5% des victimes d’injures font également un dépôt de plainte.
Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, les violences, menaces et injures ont concerné respectivement en moyenne sur la période 2012-2018 7.000, 25.000 et 160.000 victimes. Mais en 2021, les services de Police et de Gendarmerie n’ont enregistré que 3.790 atteintes commises en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre. Ce qui représente 2.170 crimes et délits, et 1.620 contraventions.
En ce 17 mai, le GGD49 s’associe à la journée des luttes contre les phobies LGBT+.
💬 Si vous êtes victimes de violences, de harcèlement, de menaces ou d'injures anti-LGBT+, parlez-en et déposez plainte.
Ensemble, restons vigilants. #17mai
— Gendarmerie du Maine et Loire (@Gendarmerie_049) May 17, 2022
Gendarmes et homosexuels, ils racontent
Pour la grande majorité, il s’agit d’injures ou de diffamations (59%). Soit une hausse des crimes et des délits de 28% et des contraventions de 16% par rapport à 2020. “La hausse des atteintes enregistrées s'inscrit dans un contexte particulier d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de Police et de Gendarmerie, de nature à favoriser le dépôt de plainte: mise en place de référents accueil dédiés dans les commissariats et gendarmeries, formations spécifiques dispensées aux personnels”, remarque le ministère de l’Intérieur.
Toutefois, comme le relève l’association de lutte contre l’homophobie et la transphobie Flag!, il y a encore un “nombre encore trop élevé de témoignages d’usagers ou d’agents publics reçus chaque année portant sur de mauvais comportements ou des maladresses de la part de nos collègues”. Cette association de personnels du ministère de l’Intérieur et de la Justice organise ainsi des quizz, des opérations de sensibilisation et des sessions de formation pour prévenir de tels comportements.
Si la moitié de ces atteintes sont enregistrées dans des agglomérations de 200.000 habitants ou plus (et donc en zone Police), les statisticiens se gardent bien d’en tirer une conclusion. “L’analyse de la répartition territoriale des crimes et délits anti-LGBT+ doit être effectuée avec précaution, écrivent les statisticiens du ministère de l’Intérieur. En effet, les disparités observées peuvent dépendre des différences de comportement de dépôt de plainte pour ce type d’atteintes selon le type d’unité urbaine.” En clair, impossible de dire pour le moment s'il y a plus de victimes dans les grandes villes que dans les territoires ruraux ou que les victimes seraient plus enclines à déposer plainte dans un commissariat que dans une brigade.