L'opération "Vent printanier" (connue aujourd'hui sous la dénomination "Rafle du Vél'd'Hiv'") a débuté à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942, à 4 heures du matin, pour se terminer au soir du 17 juillet. Sous ce nom de code, quelque 4500 policiers français ont procédé à l'arrestation de 12 884 juifs d'origine étrangère, dont 5 082 femmes et 4 051 enfants : parqués dans l'ancien Vélodrome d'hiver, ils seront transférés dans les camps de Pithiviers, à Beaune-La-Rolande puis à Drancy et, de là, dans les camps d'extermination où la plupart périront.
Les historiens se sont interrogés sur le rôle joué par la Gendarmerie dans ce "ramassage"
Dès 1994, une réponse précise a été apportée à cette question par le colonel (ER) Claude Cazals (décédé en 2010):
– "Les 16 et 17 juillet 1942, le secrétaire général à la police associe la Gendarmerie à l’opération « Vent Printanier » en vue d’arrêter et de rassembler un certain nombre de Juifs étrangers domiciliés à Paris et en banlieue. La Gendarmerie, subordonnée directement aux autorités de police, n’y joue en fait qu’un rôle d’appoint avec environ 500 hommes pour un effectif d’au moins 4 000 policiers.
Hennequin, directeur de la police municipale, envoie le 13 juillet ses instructions au commandement de la Gendarmerie et de la Garde de Paris. Pour assurer la surveillance des centres primaires de rassemblement, dans chaque arrondissement, les commissaires de police reçoivent en renfort 255 gardes tandis que dans les circonscriptions de banlieue, Saint-Ouen, Les Lilas, Montreuil et Vincennes, 60 gendarmes sont mis à la disposition des équipes d’arrestation. En outre, la Gendarmerie départementale de la région parisienne se voit confier la garde interne et externe du Vélodrome d’Hiver."
(Extrait, page 263, La Gendarmerie sous l'Occupation, réédition L'Essor de la Gendarmerie)
« En publiant un ouvrage appuyé sur des archives et des témoignages, Claude Cazals élabore le premier panorama détaillé de la contribution des gendarmes à l’ensemble de la politique répressive de Vichy, et en particulier à la Shoah. Ainsi reste-t-il fidèle au principe inscrit dans son avant-propos : « Ne s’accommoder ni du silence, ni de la complaisance. » »
Jean-Noël Luc, professeur à la Sorbonne
L'ouvrage de Claude cazals est disponible sur la boutique en ligne de L'Essor (420 pages, 24,90€, frais d'envoi compris. Ou en version numérique: 18€)