“Encore une usine à gaz”, “des personnels qui vont patrouiller (…) sans quitter leur camion”, “une démarche on ne peut plus boiteuse". Vos commentaires sur l’annonce de la création de 200 nouvelles brigades par le président de la République début juin montrent que vous n’avez pas été convaincus.
Alors que les éléments de langage mentionnaient jusqu’ici uniquement la création de brigades, l’exécutif a adjoint un adjectif, “mobile”, qui change tout. Car il ne s’agit pas d’implanter, sauf quelques exceptions, de nouvelles unités, avec des locaux – on en saura certainement plus dans les mois à venir.
Mais plus globalement simplement d’assurer une présence de gendarmes des maisons “France services”. Et de donner plus de mobilité à des gendarmes qui se déplaceront sur un territoire donné avec un véhicule leur permettant d’accueillir des usagers ou de recueillir des plaintes.
En campagne, Emmanuel Macron confirme la création de 200 brigades (low cost) de Gendarmerie
“Un bureau itinérant”
Des annonces bien décevantes pour nos lecteurs. “Cela n’a rien à voir avec la Gendarmerie, c’est un bureau itinérant”, remarque ainsi sur notre page Facebook Alain. “Aucune vraie unité autonome ou opérationnelle en perspective, regrette de son côté Arnaud. Ils vont finir de la flinguer cette pauvre Gendarmerie.” “Cela ne marche pas ce système, s’inquiète enfin André. J’ai connu cela sous Lionel Jospin, la police de proximité. Avec le manque d’effectifs les fonctionnaires sont appelés sur d’autres missions, c’est de la poudre aux yeux.”
En réalité, cette façon de jouer sur les mots est tout sauf une surprise. Alors que la Gendarmerie a ces dernières années fermé des brigades, il aurait été étonnant qu’elle trouve les ressources financières pour inverser la tendance de manière aussi significative. La création de vraies brigades de Gendarmerie, dotées entre six et quarante personnels, avait été estimée à un coût compris entre 247 millions d’euros et 1,6 milliard d’euros par l’Institut Montaigne. Une fourchette à comparer au budget de la Gendarmerie, d’environ 9,3 milliards d’euros.
Quoiqu’il en soit, ce chantier apparaît aujourd’hui incertain. Au vu de l’absence de majorité au Parlement, le gouvernement devra certainement amender sa loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur pour réussir à faire passer son texte.