L'écrivain
Son pseudo pour ses 6.000 abonnés sur Instagram, c’est Aton. Breveté en janvier 2005, l’adjudant-chef Philippe B. est l’auteur d’un ouvrage à succès, Confessions d’un OPS – comme opérationnel. Réformé suite à une grave blessure, après plusieurs missions en Irak, en Libye et dans toute la France, Aton, également conférencier, va publier à la rentrée un nouveau livre. L’ouvrage rassemblera ses conseils pour intégrer une unité d’élite, en distillant sa méthode pour bien se préparer physiquement et mentalement. Mais Philippe B. ne compte pas s’arrêter là. Il prépare l’écriture d’une fiction sur le quotidien d’un opérationnel. Un bouquin qui mêlera géopolitique et divertissement, dans la lignée des célèbres SAS de Gérard de Villiers.
Le businessman
C’est une belle reconversion pour Cyrille Peguilhan de Sartoux. L’ancien sous-officier s’est lancé dans la sécurité privée avec la création, en 2006, d’Anticip. L’entreprise se spécialise dans la sécurité des voyageurs d’affaires à l’étranger, dans des zones sensibles comme l’Irak. En 2013, l’ancien du GIGN expliquait au Parisien : "Nous travaillons avec 80 % des entreprises du CAC 40." Le job des bodyguards d’Anticip ? Des gardes statiques, des escortes, des services cynotechniques, u encore la mise à disposition de chambres sécurisées à des clients de passage. Six ans plus tard, après le rachat de Risk & Co par Anticip, la société est devenue le leader français du conseil en sécurité. A l’issue de l’opération, Anticip compte près de 150 salariés. L’acquisition doit permettre l’élargissement des activités de l’entreprise à l’ingénierie, au conseil et à la cybersécurité.
Le formateur
Après dix ans au GIGN, Bernard Thellier sentait qu’il n’avait plus "la niaque". Il décide donc de partir avant de mettre le groupe en danger. Il souhaite être son propre patron et vendre ses talents de négociateur en formant les employés de sociétés privées. Les débuts sont durs, il se heurte au scepticisme de certains interlocuteurs. "On me disait : on ne veut pas former nos managers à tuer", se souvient-il. Depuis, il s’est fait un beau carnet d’adresses et travaille pour de grands groupes. Négociation commerciale, prise de risques, esprit d’équipe, engagement… autant de valeurs du GIGN qu’il insuffle à des civils enthousiastes, lors de conférences ou de stages de cohésion avec mises en situation et participation d’anciens du Groupe.
Le coach sportif
Après avoir transmis son savoir du tir aux jeunes recrues pendant quatre ans, l’adjudant-chef Thierry Prungnaud, célèbre pour son geste en tête de colonne à Marignane, quitte le groupe en 1998. Mais il n’obtient pas, comme espéré, un avancement au grade de major. La promotion aurait permis au héros de Marignane – il a abattu trois des quatre preneurs d’otages en quatre tirs précis avec son revolver 357 Magnum –, grièvement blessé lors de cet assaut, d’obtenir une meilleure pension de retraite. Invalide à 100 %, Thierry Prungnaud retourne sur ses terres dans le Poitou. Outre la gestion d’un terrain de moto-cross et le jardinage, le tireur hors pair va désormais se consacrer à mettre sur pied d’une association de remise en forme à Vivonne. Créée en 2000, elle regroupe désormais plus de 250 adhérents de 15 à 88 ans. Renfort musculaire ou entretien sont au programme de cette salle de 115 mètres carrés. Thierry Prungnaud est aidé dans sa gestion par sept bénévoles. Tous attendaient impatiemment, en juillet, l’autorisation de réouverture de leur salle de sport, fermée pour cause de coronavirus.
Le spécialiste
Blessé lors de l’assaut d’Ouvéa, en mai 1988, Jean-Marie Grivel devient, à son départ du GIGN, onze ans plus tard, commandant de l’unité du GSIGN qui forme les membres des forces spéciales venus du monde entier. Après la Gendarmerie qu’il quitte en 2009, il gère pendant huit ans une société de transport de fonds. Il est depuis mobilisé pour des opérations… très spéciales. A la tête d’une équipe d’anciens des forces spéciales, de légionnaires et du service de protection, il intervient pour EDF pour sécuriser l’intervention des personnels chargés de rétablir le réseau électrique de Saint-Martin, dévasté par l’ouragan Irma. L’ancien major du GIGN conseillera également l’équipe cycliste "Groupama FDJ". Avec d’autres anciens du groupe, il a eu pour mission d’endurcir psychologiquement les sportifs et leurs assistants. Cette année, Jean-Marie Grivel devait partir pour une intervention sensible dans un pays d’Afrique. Sa mission ? Mettre sur pied deux unités clefs, un groupe de sécurité d’une présidence et une unité d’intervention antiterroriste sur le modèle du GIGN. Un projet repoussé pour cause de crise sanitaire.
Ce qu’ils sont devenus : des officiers très demandés
L'armurier du 7e art
Au GIGN il s’est un temps occupé de la formation aux techniques de filature. Cela tombe bien, "parce que, la filature, c’est du cinéma", s’amuse Jean-Michel Chapelain. Pour se reconvertir, il a mis les compétences acquises au sein du groupe d’élite au service du 7e art. Il est tombé dedans par hasard, lorsque son chemin a croisé celui de Christophe Maratier. "Il détient l’une des trois plus grosses armureries d’armes de cinéma au monde, avec près de 9.000 pièces", explique Jean-Michel Chapelain. A l’époque, Christophe Maratier cherche un conseiller technique. Il s’adresse au chef du magasin du GIGN qui lui donne le numéro de Jean-Michel Chapelain. Depuis douze ans, ce dernier s’assure donc que, sur les tournages, les armes commandées soient disponibles, opérationnelles et utilisables sans danger. En spécialiste de l’intervention, il lui arrive aussi de donner des conseils sur une colonne d’assaut ou la tenue d’une arme. Mais uniquement si le comédien incarne un policier ou un gendarme. "Le braqueur, je laisse, c’est normal qu’il ne tienne pas son arme correctement!"