Un gendarme de l’Orne (61) vient d’être condamné à six mois de prison, avec sursis probatoire, pour des faits de harcèlement envers son ex-femme. En revanche, l’interdiction d’exercer la profession de gendarme n’a pas été prononcée. Compte tenu de son statut de militaire et de la profession de la victime, le traitement de l’affaire a été délocalisé et l’audience s’est tenue au tribunal de la Presqu'Île de Caen le 26 janvier 2023.
Surveillance et chantage au suicide
Comme le souligne Ouest France, le gendarme de 37 ans n’aurait pas digéré que sa femme, policière, également dans l'Orne, demande le divorce en juin 2022. A la barre, la victime explique que le militaire surveille ses horaires, la façon dont elle s’habille depuis plusieurs années. Et quand elle décide de le quitter "Il m’inonde d’appels, de SMS, manipule les enfants, fait du chantage au suicide. Il n’est pas passé à autre chose malgré l’interdiction de contact en septembre, il ne supporte pas que je sois libre", explique-elle, citée par nos confrères. Un jour, en présence de leurs enfants, elle raconte même qu’elle a vu une corde à nœud coulant en présence des enfants du couple. Sur les réseaux, il y aurait aussi eu un post où figuraient leurs deux noms sur une pierre tombale.
Placé sous contrôle judiciaire le 14 septembre 2022, selon Tendance Ouest, avec interdiction d'approcher son épouse ou de se rendre à son domicile, l'homme n'a pas obéi à cette injonction.
Le tir accidentel à un million d’euros du gendarme
Il a aussi consulté le fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ)
L'enquête a mis en évidence que le gendarme a aussi enfreint les règles au niveau professionnel. Lors de son procès, il a reconnu qu’il était "placardisé" et dans toujours l’attente de sanctions depuis les faits. La raison ? "Une autre infraction lui est reprochée dans le cadre de son travail", écrit encore Ouest France. En effet, pour obtenir des renseignements sur sa femme, sa sœur, des cousins, son supposé amant et l’épouse de ce dernier, il n’a pas hésité à consulter, à plusieurs reprises, le fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ).
Outre une peine de huit de prison avec sursis probatoire, avec obligation de soins et interdiction de contact avec la victime et de paraître dans la commune où elle réside, le procureur Pierre Vrinat a également requis une interdiction de détenir une arme et d’exercer la profession de gendarme durant cinq ans. Il a conclu cette réquisition par cette réflexion lourde de sens au sujet de l’avenir professionnel du prévenu dans la gendarmerie : "comment envisager désormais de travailler en confiance avec lui ?".
Pour l’instant, il peut continuer à travailler dans la Gendarmerie
Le tribunal a finalement décidé de condamner le gendarme à une peine de six mois de prison avec sursis probatoire, avec les obligations de soins et les interdictions requises, dont celle de détenir une arme. En revanche, le tribunal n'a pas retenu celle d’exercer la profession de gendarme. Le militaire devra également indemniser la victime de 1 200 euros pour son préjudice moral et de 800 euros pour ses frais de défense. Comme il l’a annoncé à l’audience, le gendarme est dans l’attente d'une sanction au niveau professionnel.