Il était, selon David Portier, spécialiste de l'histoire des SAS français, l'un des derniers survivants des quelque 900 parachutistes français de la France Libre de juin 1944 qui s'illustrèrent notamment dans le maquis de Saint-Marcel (centre du Morbihan) et en Hollande durant la Seconde Guerre Mondiale. Gilles Haëntjens, qui avait longtemps résidé à Pleucadeuc (Morbihan) à proximité de ce maquis de Saint-Marcel, est décédé le lundi 13 mars 2023. Ses obsèques se dérouleront le mercredi 22 mars à 10h30 en l'église Saint-Bernard, à Nantes. Il sera inhumé ensuite à Pleucadeuc.
Né à Nantes en octobre 1924, Gilles Haëntjens, avait rejoint le maquis de Saint-Marcel où un groupe de 18 SAS français avaient été parachuté la veille du Débarquement du 6 juin 1944 pour soutenir et encadrer les résistants afin de fixer des troupes allemandes du secteur. Le 18 juin, attaqués par les Allemands, les résistants et les SAS s'étaient redéployés à Saint-Séglin (Ille-et-Villaine). De là, Gilles Haëntjens avait intégré un groupe de SAS pour établir, début août, la liaison avec 2e Division blindée (DB) du général Leclerc qui venait de débarquer et d’effectuer une percée en direction d’Avranches (Manche). Puis, à Vannes, le jeune homme de 19 ans signe son engagement dans les SAS français (4e SAS).
Fin août 1944, son unité part en direction de la Loire. Les SAS arrivent à Saint-Pierre-le-Moutier (Nièvre). Ils tournent alors autour de la ville tous phares allumés afin de faire croire à un important convoi. Dans la soirée, les SAS et les résistants de la région obtiennent la reddition de près de 2.500 Allemands qui tentaient de rejoindre le Nord-Est.
Gilles Haëntjens débute sa formation de SAS puis rejoint l’Angleterre début décembre 1944 afin de suivre un stage de parachutiste. Il est breveté en deux semaines et termine son instruction. Dans la nuit du 7 avril 1945, il est parachuté sur les bords du canal Oranje, entre Orvelte et Elp, en Hollande, où il attaque un pont avec ses camarades avant de libérer une partie de la région et de faire la jonction avec des troupes canadiennes. Il rejoint Nimègue le 17 avril 1945 et regagne ensuite la Grande-Bretagne.
Gilles Haëntjens était chevalier de la Légion d'honneur depuis 2017. Il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, de la Croix du combattant et de la Médaille commémorative hollandaise krijg 1940-1945.
Claude Jacir, fille d'un SAS et présidente de l'Association des familles des parachutistes SAS de la France Libre, a déclaré à L'Essor qu'à sa connaissance, il ne restait en vie que quatre anciens SAS français : trois du 4e SAS et un du 3e SAS. Ces paras de la France libre furent immortalisés, dès 1947, par l'écrivain Joseph Kessel dans "Le Bataillon du ciel". David Portier est l'auteur de l'ouvrage de référence "Les parachutistes SAS de la France Libre", réédité en 2010.
(article mis à jour le mercredi 22 mars avec des précisions sur les derniers survivants données à L'Essor par la présidente de l'Association des familles des parachutistes SAS de la France Libre)
PMG