Moins de trois semaines avant son départ en 2e section prévu le 31 juillet 2023, le général de corps d’armée Alain Pidoux, commandant de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), s’est exprimé devant une commission parlementaire de l’Assemblée nationale, suite à la publication, le 10 juillet, d'un rapport de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ce document remet notamment en cause l’action des forces de sécurité à l’occasion de la manifestation contre le projet de méga-bassines à Saint-Soline (Deux-Sèvres), le 25 mars 2023.
Surpris par l'ampleur du rapport
Lors de son audition filmée et reprise par la chaîne LCP, le 12 juillet, il a fait part de son étonnement "qu’on puisse écrire plus de 140 pages comme ça". Dans un rapport publié le 10 juillet, la LDH pointait notamment "l’absence d’anticipation des pouvoirs publics" et "une volonté délibérée de ne pas porter secours au plus vite". Deux hommes avaient été grièvement blessés au cours des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. Ils avaient passé plusieurs semaines dans le coma.
Quatre enquêtes toujours en cours
Le haut gradé de la Gendarmerie a également ajouté que "quatre enquêtes" étaient toujours "en cours". Quant à l’entrave délibérée aux secours prétendue dans le rapport ? "Nous avons saisi des heures de vidéo, je n’ai pas vu, alors qu’aujourd’hui tout est filmé et que la LDH bénéficiait de drones, des gendarmes bloquant une ambulance ".
Devant la commission parlementaire de l’Assemblée nationale, le général de corps d’armée Alain Pidoux s'est aussi exprimé sur l’organisation des secours, le jour de la manifestation. "Par contre, j’ai vu des prospectus sur place disant de ne pas aller voir les secours sur place". "Je suis serein face aux actions en justice menées sous le contrôle du procureur de la République".
30 000 personnes avaient, selon les organisateurs participé le 25 mars, à cette manifestation. Les autorités faisaient état, de leur côté, de 6 000 à 8 000 personnes présentes. Selon les chiffres officiels, 5 015 grenades lacrymogènes avaient été tirées, soit environ une par seconde.