Un gendarme, actuellement en poste en Bourgogne-Franche-Comté, vient d’être condamné à une peine de six mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire d’Epinal (Vosges). L’homme était jugé, le 5 juillet 2023, pour avoir diffusé, en novembre 2021, des images à caractère sexuel de sa compagne de l’époque, également gendarme. Tous deux étaient affectés dans les Vosges et l’homme avait envoyé au commandant du groupement des photos nues de cette militaire afin de la faire renvoyer de la Gendarmerie nationale.
La victime était passionnée de Body painting avant de devenir gendarme
Comme l’explique Vosges Matin, l’histoire a débuté à l’automne 2021 quand un colis à l’attention du commandant de la gendarmerie des Vosges, arrive à la caserne d’Epinal. A l’intérieur se trouvent sept photos d’une gendarme du groupement, quasiment dénudée, ainsi qu’une lettre. Il est notamment écrit : "Quel exemple donne-t-elle à la population spinalienne ?" ou encore "nous ne comprenons pas comment elle a pu rejoindre les rangs de la gendarmerie". Ces interrogations, c’est un autre gendarme qui les a couchées sur un papier. La gendarme quasiment nue sur les photos n’est autre que sa compagne de l’époque, et il la soupçonne d’adultère…
Nos confrères précisent également que la victime était une passionnée de Body painting, pratique qui consiste à peindre une œuvre d’art en se servant du corps humain. Au moment où elle était devenue militaire, elle avait demandé le retrait des photos en ligne tirées des rencontres auxquelles elle avait participé dans son ancienne vie. Aux cinq images d’elle tirées du Body painting, l’accusé avait ajouté une photo de la victime en lingerie, et une autre, intime, qu’elle lui avait adressée.
Une ancienne gendarme condamnée pour violences sur sa compagne également gendarme
L'accusé, toujours en poste, n'a fait l'objet d'aucune sanction disciplinaire
A la barre du tribunal judiciaire d’Epinal, l’accusé, qui n’a pas fait l’objet de sanction disciplinaire, a reconnu qu’il s’est "égaré" et avait eu "une pulsion" pour se venger de celle qui est désormais son ex-compagne. Il a tenté aussi de rassurer l’audience sur son état d’esprit un an et demi après les faits : "j’ai repris mon chemin normal". En face, l’avocat de la victime a expliqué combien la gendarme a été traumatisée par cet épisode au point "que son supérieur lui a demandé que son arme de service lui soit retirée de peur qu’elle ne la retourne contre elle". Le substitut du procureur a, pour sa part, insisté sur le fait que l’accusé "a terni l’image de la Gendarmerie".
Le tribunal a finalement décidé de condamner le gendarme, qui est actuellement en poste dans la région Bourgogne-France-Comté, à une peine de six mois de prison avec sursis simple. Il doit également indemniser la victime à hauteur de 1.000 euros de dommages et intérêts. Il a, aussi, interdiction d’entrer en contact avec elle pendant trois ans.
Enfin, le condamné est dispensé d’une inscription au bulletin n°2 de son casier judiciaire, et cette condamnation n’y figurera pas.