Un gendarme de Vouillé (Vienne) a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel. Le militaire a été jugé lors d’une audience de plaider-coupable, le 29 juin 2023. Il a été reconnu coupable de harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, mais également détournement d’un fichier afin de pouvoir recontacter la victime sur son portable. Déjà écarté de son service depuis les faits, il a également été suspendu de ses fonctions pour une durée de six mois. Une procédure disciplinaire devrait à présent s’ouvrir et le militaire, engagé depuis plus vingt ans, risque la radiation de la Gendarmerie nationale.
"Des questions totalement déplacées"
Comme le rappelle La Nouvelle République, les faits se sont produits en septembre 2022 quand la victime pousse les portes de la brigade de gendarmerie de Vouillé afin de déposer plainte contre son ex-compagnon, un militaire du RICM (Régiment d’infanterie chars de marine). Elle l’accuse de harcèlement et de menaces à l’encontre de son père. "Je me suis retrouvée face à un gendarme qui ne voulait pas prendre ma plainte. Il a commencé à me poser des questions totalement déplacées", a expliqué la victime de 22 ans lors de l’audience. Repartie totalement déboussolée, elle n’a pu déposer qu’une main courante contre son ex-compagnon.
L'IGGN saisie puis deux plaintes sont déposées
La victime a ensuite raconté sa mésaventure à sa cousine qui exerce la profession de gendarme. Très vite, l’affaire a pris une autre tournure. Trois jours plus tard, la jeune femme était interrogée par les enquêteurs de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Deux plaintes sont alors déposées : l’une contre le gendarme quadragénaire et l’autre contre son ex-compagnon. Pour ce dernier, étant actuellement retenu en opération extérieure, la procédure est en attente. En revanche, pour le gendarme, la justice a rendu son verdict lors d’une discrète audience de plaider-coupable.
Le gendarme de Vouillé a ainsi été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis. La justice l’a aussi suspendu de ses fonctions de gendarmes pour une durée de six mois. Il devra aussi payer 1 500€ à la victime pour le préjudice moral. Cette condamnation ne sera pas inscrite sur son casier judiciaire et son nom ne sera pas inscrit au fichier des délinquants sexuels.
L’accusé, natif de la région niortaise, avait servi dans des brigades charentaises avant de rejoindre un temps la gendarmerie mobile. Mis à l’écart depuis les faits signalés au sein de la brigade de Vouillé, ce gendarme pourrait à présent être concerné par une procédure disciplinaire. Le volet pénal étant réglé, il risque maintenant la radiation de la Gendarmerie nationale.