Plus de 2.000 personnes ont été jugées en lien avec les émeutes et violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, ce jeune homme de 17 ans, tué par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre, après avoir refusé d'obtempérer alors qu'il conduisait sans permis un véhicule et multipliait les infractions routières. C'est le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti lui-même qui l'a annoncé mardi 29 août, lors d'une interview à la radio RTL.
Près de 4.000 interpellations
Au 1er août, "2.107 personnes ont été jugées, 1.989 ont été condamnées (dont) 1.787 ont été condamnées à une peine d'emprisonnement", a détaillé le garde des Sceaux. Quatre-vingt-dix pour cent des personnes condamnées l'ont été à des peines de prison, a-t-il précisé. Une statistique importante, rapportée au nombre d'interpellations. Selon le ministère de l'Intérieur, près de 4.000 personnes ont été interpellées à l'issue des huit nuits d'émeutes.
Dans une circulaire adressée aux parquets le 30 juin 2023, M. Dupond-Moretti promettait d'apporter une réponse pénale "rapide, ferme et systématique" à l'encontre des auteurs de violences urbaines après la mort de Nahel, y compris à l'égard des mineurs et de leurs parents. Le garde des Sceaux, avocat de profession, avait plaidé pour "des sanctions sévères" contre "ceux qui s'en prennent à l'intégrité physique" des policiers et magistrats et de "ceux qui saccagent les biens de gens honnêtes qui travaillent".
Colère après le saccage d'un tribunal
Poursuivant son propos sur le saccage des biens, le ministre est également revenu sur les dégradations commises samedi 26 août 2023, dans l'enceinte du tribunal d'Aurillac. Ce jour-là, une dizaine de personnes ont profité d'une manifestation non déclarée d'un millier de personnes, en soutien à une femme poursuivie en justice pour "exhibition sexuelle" après s'être promenée seins nus en ville la veille, en marge du festival de théâtre de rue.
Après que des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français apposés aux entrées de cet édifice public, d'autres se sont introduits dans le bâtiment et ont dégradé la salle des pas perdus et les salles adjacentes, dont la zone d'accueil du public. Un début d'incendie dans un bureau a été rapidement circonscrit. Le préjudice de ces violentes dégradations est estimé à 250.000 euros.
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti n'a pas caché sa colère face à ses "insupportables dégradations", espérant que les auteurs seraient arrêtés, et assurant "qu’ils seront châtiés à la hauteur des exactions qu’ils ont commises" et "qu’ils devront bien sûr mettre la main à la poche pour restaurer ce qu’ils ont dégradé".
(Avec l'AFP)
Attaques de la gendarmerie de Rumilly : de la prison ferme pour quatre émeutiers