C'est au Fort de Charenton, à Maisons-Alfort, où sont implantés différents services et unités de la Gendarmerie, dont le commandement de la gendarmerie d'Ile-de-France, que s'est tenue, vendredi 24 mai 2024, la cérémonie d'honneurs funèbres au gendarme Nicolas Molinari et à l'adjudant-chef Xavier Salou, tués les 15 et 16 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie. Au même moment, partout en France, les gendarmes rendaient hommage à leurs camarades.
En l'absence du chef de l'Etat, sur le retour après une visite en Nouvelle-Calédonie, c'est le Premier ministre Gabriel Attal qui a présidé la cérémonie. À ses côtés, se tenaient le général d'armée Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie (DGGN) et le général d'armée Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées. Plusieurs ministres étaient également présents – Nicole Belloubet (Education) ou Rachida Dati (Culture) – mais pas celui de l'Intérieur, Gérald Darmanin, également dans l'avion du retour avec Emmanuel Macron. Brrigitte Macron s'est longuement entretenue avec les familles des deux sous-officiers. Marine Le Pen a également assisté à la cérémonie.
EN DIRECT | Honneurs funèbres au Major Xavier Salou et au Maréchal des logis-chef, Nicolas Molinari. https://t.co/juTwxN0Hav
— Gouvernement (@gouvernementFR) May 24, 2024
Promus et décorés à titre posthume
Le gendarme Nicolas Molinari a été promu au grade de maréchal des logis-chef. L'adjudant-chef Xavier Salou a été promu au grade de major. Plusieurs décorations leur ont été remises des mains du Premier ministre et du DGGN. Les deux militaires étant cités à l'ordre de la Gendarmerie, ils ont d'abord reçu la Médaille de la Gendarmerie avec palme de bronze. La Médaille militaire leur a ensuite été conférée au nom du Président de la République. Enfin, ils ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur.
Lundi 20 mai, lors de l'arrivée des cercueils des deux gendarmes sur l'aéroport militaire de Villacoublay, rapatriés en métropole, le ministre de l'Intérieur et sa ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, leur avait décerné la Médaille de la sécurité intérieure, échelon or.
"Deux gendarmes : la jeunesse et l'expérience. Mais surtout, des soldats de la Loi, au service de la France." C'est ainsi que le Premier ministre a débuté son discours d'hommage au deux gendarmes "dont le souvenir est gravé dans la mémoire de leurs camarades, dans l'histoire de la Gendarmerie nationale et dans l'âme de la France."
Les circonstances des deux décès précisées
Avec son escadron, l'EGM 211/1 de Melun, Nicolas Molinari était arrivé en Nouvelle-Calédonie en janvier 2024. Il devait terminer son déplacement et regagner la métropole prochainement, avant d'être mobilisé pour la sécurité des Jeux olympiques cet été, comme la grande majorité de ses camarades. Il s'agissait de sa première mission hors de l'Hexagone.
Le 15 mai, vers 20h, après plus de 37 heures sur le terrain avec son groupe – engagé successivement pour garder l'un des derniers centre commercial ouvert, empêcher les pillages et faire face aux barrages et aux violences – un groupe vient à la rencontre des gendarmes. "Des anciens", comme l'avait souligné Gérald Darmanin lors de l'annonce du décès aux parlementaires. Dès lors, "le dialogue s'engage, calme", précise le Premier ministre. De la même manière que lors des opérations de maintien de l'ordre en métropole, Nicolas Molinari retire alors son casque "pour mieux entendre, pour mieux écouter, pour mieux comprendre et pour apaiser" explique de chef du Gouvernement. Mais soudain, un coup de feu retentit. "Vif et précis", d'une "lâcheté infinie", ce coup de feu l'atteint en pleine tête et le tue. Alors que la riposte s'engage, ses camarades le prennent en charge, "mais il est déjà trop tard".
Le lendemain, jeudi 16 mai, Xavier Salou est "en première ligne" avec son escadron spécialisé du groupement blindé de gendarmerie mobile. Il était arrivé sur la Caillou depuis quelques semaines. Celui qui "avait le visage de l'expérience" effectuait sa huitième mission sur le sol calédonien. Un territoire qu'il aimait, a rapporté Gabriel Attal. Ce jour-là, il défend tout d'abord la caserne de Bailly "face aux assauts incessants des émeutiers". Entre deux missions, "alors que la caserne se remet à peine d'un affrontement", les gendarmes sont alertés que la brigade de gendarmerie de Saint-Michel est menacée. "Ordre est donné d'intervenir, de venir en renfort aux frères d'armes assaillis", relate le Premier ministre.
Xavier Salou monte le premier à bord de son blindé. Le gradé et son équipage doivent ouvrir la voie en tête de colonne. Mais alors qu'il s'apprête à prendre la route vers la brigade de Saint-Michel, sa radio ne passe pas. Il sort le buste de la tourelle du véhicule. Au même moment, pour des raisons qui restent à déterminer, un coup part depuis la mitrailleuse d'un blindé. Un coup accidentel, mais fatal.
"Reconnaissance infinie" de la Nation
Après avoir brossé le portrait des gendarmes et rappelé les circonstances dans lesquelles ils ont perdu la vie, Gabriel Attal a souligné la "reconnaissance (…) infinie" de la Nation pour leur engagement et leur "sacrifice ultime". Ils sont "tombés au service de la République, (…) pour rétablir l'ordre et (…) pour protéger nos concitoyens". Ils sont "tombés (en) portant l'uniforme de la France, face aux émeutes et aux violences".
LP, avec PMG
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