Des militaires, des policiers, et des chiens étrangers en renfort pour les JO

Photo : (Photo d'illustration: L.Picard / L'Essor)

29 mars 2024 | Opérationnel

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Des militaires, des policiers, et des chiens étrangers en renfort pour les JO

par | Opérationnel

Plusieurs nations étrangères dont la Pologne vont envoyer des renforts militaires et policiers pour aider à sécuriser les Jeux olympiques (JO) à Paris cet été, la France étant en alerte maximale face à la menace d'attentats, a appris jeudi 28 mars 2024 l'AFP auprès du gouvernement français. "Plusieurs nations étrangères vont nous renforcer dans certains […]

Plusieurs nations étrangères dont la Pologne vont envoyer des renforts militaires et policiers pour aider à sécuriser les Jeux olympiques (JO) à Paris cet été, la France étant en alerte maximale face à la menace d'attentats, a appris jeudi 28 mars 2024 l'AFP auprès du gouvernement français.

"Plusieurs nations étrangères vont nous renforcer dans certains domaines critiques, comme les capacités cynophiles, où les besoins sont énormes" pendant les JO, selon le ministère français des Armées, qui n'a pas précisé quelles nations étaient concernées.

Afin de sécuriser les Jeux face aux menaces de toute part, près de 45.000 policiers et gendarmes seront mobilisés en Ile-de-France pour la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine le 26 juillet 2024. D'après les derniers chiffres en date, 18.000 militaires français interviendront également lors des Jeux, en plus des quelque 35.000 policiers et gendarmes.

Plus tôt jeudi, la Pologne, par la voix de son ministre de la Défense, avait annoncé son implication. "Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d'été 2024", a déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sans préciser le nombre de soldats déployés. Mais cela comprend "des chiens renifleurs" avec pour mission "des opérations de détection d'explosifs et de lutte contre le terrorisme".

Une "task force" pour les JO

"Une task force pour les JO", a résumé à l'AFP la porte-parole de l'état-major polonais, Joanna Klejszmit, en ajoutant que le chef d'état-major des armées françaises Thierry Burkhard, effectuait justement jeudi une visite en Pologne. Par ailleurs, la France a sollicité début janvier "46 partenaires étrangers" pour "près de 2.185 renforts de forces de sécurité intérieure", a fait savoir à l'AFP le ministère de l'Intérieur.

Lors de la dernière Coupe du Monde de rugby, des policiers britanniques notamment étaient venus en France, et au total 160 officiers européens avait participé à l'évènement. L'Allemagne a déjà indiqué qu'elle enverrait des policiers pour les JO.

Il s'agit de "prendre en compte l'expérience spectateur, répondre au défi capacitaire des Jeux et renforcer la coopération internationale", a fait savoir le ministère de l'Intérieur, en précisant que la Pologne avait proposé 40 policiers et 13 équipages cynophiles.

Des tensions sur le marché du chien

Les besoins en chiens renifleurs pour détecter notamment les matériaux explosifs sont très importants en vue des JO. À l'approche de l'événement, "il y a un peu de tension" sur le marché du chien, reconnaissait récemment auprès de l'AFP un responsable du Centre national de formation des unités cynotechniques (CNFUC) de la Police nationale, situé au sud-est de Paris.

La directrice générale de la sécurité intérieure Céline Berthon avait évoqué le 5 mars devant le Sénat, "des organisations terroristes qui ciblent l'Occident et à n'en pas douter, à l'approche de l'évènement, se saisiront de l'opportunité que sont les Jeux olympiques".

Ces propos sont intervenus avant l'attaque dans une salle de concert à Moscou qui a fait relever le dispositif Vigipirate à son niveau maximal "urgence-attentat" avec la mise en alerte de 4.000 militaires supplémentaires, en plus des 3.000 déjà déployés en France dans le cadre de l'opération Sentinelle.

Le plan Vigipirate à nouveau élevé au niveau « urgence attentat »

"Passer au plan B"

Une réunion était organisée jeudi à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avec "l'ensemble des acteurs du renseignement" pour "tirer toutes les conséquences de l'attentat de Moscou", comme l'avait annoncé lundi Gérald Darmanin.

Le ministre de l'Intérieur a remercié les agents de la DGSI "pour leur engagement, notamment en cette année olympique où notre pays organisera le plus grand événement du monde et une cérémonie d'ouverture inédite", a-t-il écrit sur X à l'issue de la réunion, sans en dire plus sur le contenu de celle-ci.

Selon notre confrère d'Europe 1 William Molinié, en raison de la menace très élevée du retour du terrorisme de masse, avec le passage à l'acte de commandos armés, sans oublier celle des actes isolés, la DGSI aurait briefé Gérald Darmanin pour "tenter de le convaincre de renoncer à la cérémonie d’ouverture des JO telle qu’actée aujourd’hui" et "passer au plan B". Sans toutefois, insiste le journaliste dont les informations ont été extrapolées sur les réseaux sociaux, qu'il soit question d'annuler la cérémonie sur la Seine.

La Police, la Gendarmerie et les renseignements français "seront prêts" pour assurer la sécurité aux Jeux olympiques à Paris cet été, assurait encore le ministre en début de semaine, après le relèvement du plan Vigipirate à son niveau maximal.

En octobre 2023, le dispositif avait déjà été relevé au niveau "urgence attentat", après le meurtre de l'enseignant Dominique Bernard à Arras par un ancien élève radicalisé.

Au nom des impératifs de sécurité, la cérémonie d'ouverture des JO inédite sur la Seine a été considérablement reconfigurée, avec moitié moins de spectateurs autorisés que prévu initialement et invités passés au crible par les autorités.

(Avec S. Waszak, D. Benoit et T. Le Liboux de l'AFP)

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