Les faits s'étaient déroulés le lundi 3 juin dans le secteur du col de la Pirogue à Païta, un point stratégique sur la route menant de Nouméa à l'aéroport international, longtemps bloquée par les indépendantistes. Des gendarmes mobiles en permission, au nombre de cinq, circulaient en civil dans deux voitures de location. Ils avaient ouvert le feu après que l'une de leurs voitures avait été percutée à l'arrière par un pick-up. La voiture percutée portait un impact au niveau de la portière du conducteur provenant très probablement d'une balle Brenneke (chasse au gros gibier) tirée par une carabine de calibre 12.
La personne décédée est un homme de 26 ans, domicilié au col de la Pirogue et touché à la tête par une balle, selon le procureur de la République Yves Dupas. Des gendarmes du GIGN, a précisé le magistrat, ont porté secours à deux personnes blessées, dont celle qui est finalement décédée. Ils lui ont appliqué un point compressif au niveau de la tête et posé un garrot pour la seconde blessée au bras. Ils ont ensuite transporté les deux victimes au centre hospitalier du Médipôle, "en rencontrant d’ailleurs certaines difficultés pour franchir plusieurs barrages sur la route de Dumbéa et en étant en outre visés par la projection de pierres en leur direction" .
"J'ai une pensée particulière pour ce jeune de Païta qui vient de nous quitter et dont je connais les parents, qui sont issus de la grande chefferie de Païta", a déclaré le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, samedi lors d'une allocution.
Il y a 342 tribus en Nouvelle-Calédonie, chacune ayant leur chef coutumier. Elles sont réparties sur huit aires coutumières avec chacune leur langue propre.
Depuis le début de la crise le 13 mai en Nouvelle-Calédonie, née de la contestation par les indépendantistes d'un projet de réforme constitutionnel du corps électoral, huit personnes ont perdu la vie, dont deux gendarmes.
(mise à jour le 10 juin à 11h00, avec précisions du procureur)
PMG (avec l'AFP)