Le colonel Benoît Villeminoz, nouveau commandant du GIGN

Photo : Le colonel Benoît Villeminoz est, depuis le 1er novembre 2025, le 13e commandant du GIGN. (Photos: Gendarmerie - Assemblage: L'Essor)

1 novembre 2025 | Vie des personnels

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Le colonel Benoît Villeminoz, nouveau commandant du GIGN

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Après plusieurs semaines de suspense, le nom du nouveau commandant du GIGN a finalement été annoncé par le directeur général de la Gendarmerie.

Le colonel Benoît Villeminoz vient de se voir confier le commandement du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Âgé de 48 ans, et originaire de Bourgoin-Jallieu (Isère), il prend à compter de ce samedi 1er novembre 2025, la tête des 1.000 militaires de l’unité d’élite de la Gendarmerie, répartis au sein du GIGN central, à Versailles-Satory, des 14 antennes (AGIGN) –sept en métropole et sept outre-mer–, ainsi que des trois antennes techniques (ATGIGN) implantées à Maisons-Alfort, Bordeaux et Marseille.

Depuis le 15 octobre 2025, et l’adieu aux armes du général de division Ghislain Réty, le colonel Yannick Vidal, commandant en second du GIGN, assurait le commandement par intérim du Groupe.

Le parcours de Benoît Villeminoz

À 21 ans, Benoît Villeminoz intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1998 (promotion CES Raffalli). Il y choisit la Gendarmerie. Après une année à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, à Melun, il rejoint en 2002 l’escadron de gendarmerie mobile (EGM) de Grenoble. Bénéficiant de son aguerrissement de montagnard, il passe les tests pour rejoindre le GIGN. Un reportage avait d’ailleurs été réalisé lors du stage de sélection et diffusé dans l’émission Des racines et des ailes, sur France 3. On pouvait notamment y découvrir un portrait de Benoît Villeminoz, alors lieutenant.

Après deux années au sein de l’EGM de Grenoble, le lieutenant rejoint donc le GIGN en 2004. Il y sera promu au grade de capitaine, servant comme chef de section à la Force Intervention. Jusqu’en 2011, il y effectue des missions telles que des arrestations complexes, des interventions sur des prises d’otages en milieu carcéral, la gestion de forcenés, la lutte contre les insurrections en Afghanistan, des traques dans le cadre du contre-terrorisme, etc.

Officier en charge de la négociation, il participe également à la résolution de la prise d’otages du Ponant (2008). Une spécialité qu’il mettra également à profit du ministère des Affaires étrangères, et plus particulièrement de la cellule interministérielle de négociation, dans le cadre d’enlèvements de ressortissants français.

Gendarmerie départementale, états-majors et GIGN

Promu chef d’escadron en 2009, il intègre l’École de Guerre en 2011. À l’issue de son année de scolarité, il prend en 2012 le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Montmorency (Val d’Oise). Il participe alors à la création d’une zone de sécurité prioritaire sur sa circonscription.

En 2014, alors qu’il est maintenant lieutenant-colonel, il revient au GIGN où il prend la tête de l’état-major opérationnel. Ces fonctions l’amènent à évaluer toutes les sollicitations de l’unité en France et à l’étranger, et ce , dans ses 3 filières-métiers du Groupe (intervention, protection et acquisition du renseignement). Il propose ainsi des solutions sur mesure aux requérants, qu’il s’agisse d’unités de la Gendarmerie ou non.

Lors de son affectation, le lieutenant-colonel Villeminoz connaitra les crises terroristes de 2015. Il participe aux missions d’ampleur telles que la traque des terroristes de Charlie Hebdo et à Dammartin-en-Goële. À la suite de ces attentats, il contribue également aux travaux liés au schéma national d’intervention. Il sert alors sous les ordres du colonel Hubert Bonneau, alors patron du GIGN, et du général d’armée Denis Favier, alors directeur général de l’Arme.

Promu colonel en 2017, il devient un an plus tard chargé de mission à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE), au sein de la Direction générale de la Gendarmerie nationale. En 2020, il prend le commandement du groupement de gendarmerie départementale du Rhône, à la tête de ses 1.700 gendarmes d’active et de réserve.

Hautes études, Nouvelle-Calédonie et DGGN

En 2023, il suit les scolarités du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN). Brevet supérieur et qualité d’auditeur en poche, il se voit confier le poste de chef d’état-major opérationnel en Nouvelle-Calédonie, de juillet à octobre 2024, dans le cadre de la crise insurrectionnelle. Il prend alors en compte la planification et la conduite des opérations. Celles-ci intègrent notamment l’emploi de la composante blindée de la Gendarmerie, ainsi que des unités d’intervention spécialisée.

À son retour, il rejoint le cabinet du Directeur général de la Gendarmerie nationale en tant que chargé de mission. Ce 1er novembre 2025, c’est d’ailleurs le directeur général de la Gendarmerie qui a annoncé la nouvelle sur son compte LinkedIn.

C’est donc un retour aux sources pour le colonel Benoît Villeminoz qui devient, ce 1er novembre 2025, le 13e commandant du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Officier dans l’Ordre national du Mérite et chevalier dans celui de la Légion d’honneur, il a également reçu diverses décorations, dont la Médaille de la sécurité intérieur, échelon argent.

La Gendarmerie indique que sa prise de commandement officielle interviendra avant la fin de l’année.

Loïc Picard

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