Jean-Paul Lacroix est décédé, à l’âge de 73 ans, le lundi 1er septembre 2025 à Vienne (Isère) où il résidait. Il restait très marqué par la mort en 1988 de quatre gendarmes à la brigade de Fayaoué (Nouvelle-Calédonie) qu’il avait commandée de septembre 1987 à juillet 1988.
Le 22 avril 1988, 35 indépendantistes du FNLKS attaquent par surprise la brigade de Fayaoué, sur l’ile d’Ouvéa. Ils tuent alors quatre gendarmes et blessent grièvement un cinquième. Le commando emmène ensuite 27 gendarmes en otages, en emportent l’arsenal de la brigade. Les ravisseurs relâcheront ensuite douze otages à Mouli, dans le sud de l’île, trois jours plus tard. Les quinze autres sont emmenés dans la grotte de Gossanah (nord de l’île). Leur libération interviendra le 5 mai, après un assaut sanglant (21 morts, soit 19 indépendantistes et deux militaires du 11e Choc), lors de l’opération Victor.
À la tête de la brigade de Fayaoué en 1988
Le major Lacroix avait servi pendant 30 ans dans l’Arme. D’abord à la brigade territoriale d’Andance (Drôme) de 1973 à 1977. Il se voit ensuite affecté à l’ambassade de France de Dar es Salam (Tanzanie) de 1977 à 1980. De retour en France, Jean-Paul Lacroix avait rejoint (1980-1987) la brigade territoriale de Dieulefit (Drôme). En juillet 1987, il est nommé maréchal des logis-chef et commandant de la brigade de Fayoué (Nouvelle-Calédonie). C’est sur cette ile d’Ouvéa qu’il tentera vainement de s’opposer à l’entrée du commando dans sa brigade. Il y a là 32 gendarmes. Une majorité de la mobile qui renforcent les gendarmes de la brigade. Désarmé par les assaillants, le sous-officier fait partie des douze otages emmenés à Mouli et relâchés trois jours plus tard par leurs ravisseurs.
30 années de service en Gendarmerie

Couverture du livre de Jean-Paul Lacroix ‘Ouvéa, « 97 ne répond plus »‘. (Photo: PMG/L’Essor)
Quelques jours plus tard, il avait raconté à la télévision l’arrivée du commando du FLNKS et la prise de contrôle de la brigade. En 2012, près d’une dizaine d’années après avoir quitté la Gendarmerie, il avait publié (en auto-édition) « Ouvéa, 97 ne répond plus ». (97 correspond à l’indicatif radio de la brigade). Dans cet ouvrage, il relatait son mal-être pour ne pas avoir pu protéger ses hommes lors de l’attaque du 22 avril.
À son retour en métropole, il sert (1988-1991) à la brigade territoriale de Dardilly (Rhône), puis à la brigade de recherches de Vienne (Isère). De retour à la BT de Dardilly, il avait commandé l’unité de 1997 à 2003 avec le grade de major. À son départ de l’Arme en 2003, il avait travaillé comme inspecteur à la Société protectrice des animaux (SPA).
Ses obsèques se dérouleront le mardi 9 septembre à 14h00, au complexe funéraire de Beaurepaire (Isère).
PMG
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