La triste nouvelle est tombée ce week-end, révélée par l’association des alumni de l’école des officiers de la Gendarmerie « Le Trèfle », et l’association professionnelle militaire « Gendarmes et citoyens« . Mathieu T., un lieutenant à la tête de la brigade territoriale autonome (BTA) du Tréport (Seine-Maritime) s’est ôté la vie. Âgé de 39 ans, il laisse derrière lui une femme et trois enfants.
Issu du recrutement semi-direct, l’officier avait pris ses fonctions en août 2021. Il avait commencé sa carrière dans la gendarmerie mobile, à l’escadron de Hyères (Var), avant de changer du subdivision d’arme et de rejoindre la gendarmerie départementale. Le diplôme d’officier de police judiciaire en poche, il change alors d’horizon et rejoint la brigade de Saint-Claude (Jura). « Une importante brigade, comme celle du Tréport », confiait-il en 2021 à nos confères de L’Informateur. Après ces premiers pas en gendarmerie, il avait réussit le concours interne d’officier. Alors adjudant, il avait donc rejoint en 2019 l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN). Il faisait partie de la 126e promotion, baptisée en juin 2020 « promotion de la Légion d’honneur ».
Ses anciens camarades de promotion de l’EOGN ont d’ailleurs lancé une cagnotte solidaire sur le site internet du Trèfle. Elle a pour objectif de venir en aide aux proches de l’officier décédé. Ce genre d’initiative est presque systématique. Les cagnottes voient généralement le jour soit sur des plateformes privées (mais qui prélèvent parfois une commission), soit auprès de la Fondation Maison de la Gendarmerie.
D’après les informations parvenues à L’Essor, il s’agirait au moins du 16ème suicide d’un militaire de l’Arme depuis le début de l’année 2024. Mi-novembre, un gendarme gradé du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de L’Isle Adam (Val d’Oise) s’était donné la mort. Un drame, à seulement quelques mois de son départ en retraite.
Le Tréport, une brigade à part
C’est le second suicide recensé au sein de cette unité depuis le début de l’année. Déjà, fin février 2024, un gendarme, Julien D’Ascenzo, avait mis fin à ses jours. Sur les réseaux sociaux, la veuve et la fille ainée de ce gendarme ont d’ailleurs adressé des messages de remerciement et de soutien à l’officier et sa famille. « Reposez en paix mon lieutenant. Merci pour tout. Courage à sa famille, je suis de tout cœur avec eux. »
Située à la frontière entre la Seine-Maritime (Normandie) et la Somme (Hauts-de-France), la BTA du Tréport s’étend sur une importante circonscription. Côté littoral, elle débute par exemple dès l’agglomération de Dieppe, pour remonter jusqu’au Tréport. Mais elle fait aussi partie des brigades disposant d’une compétence territoriale élargie. Une prérogative permettant à ses 38 militaires d’intervenir au-delà des limites départementales. Ils peuvent ainsi travailler également au profit du département voisin de la Somme. Cela, « en fonction des nécessités opérationnelles », comme le rappelle le décret autorisant cette compétence extra-départementale.
L’unité fait également partie des brigades du Nord de la France, confrontées à la problématique migratoire. Régulièrement, les clandestins qui rêve d’Angleterre tentent la périlleuse traversée de la Manche au départ des plages françaises.
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Suicide : qui appeler à l’aide ?
En cas de besoin, les gendarmes ont différents dispositifs à leur disposition. Tout d’abord, ils peuvent contacter le réseau d’accompagnement psychologique de l’Institution. Il est composé de 39 psychologues cliniciens implantés en métropole et, depuis 2016, en outre-mer. Les médecins du Service de santé des armées (SSA) peuvent également les assister dans ces moments difficiles.
Par ailleurs, ils peuvent se tourner vers les assistants sociaux des groupements, les aumôniers ou les représentants de la concertation qui jouent un rôle d’accompagnement et de lanceurs d’alerte. Enfin, le commandement, aux différents échelons hiérarchiques, est également susceptible de les aider.
Hors de l’Institution, différents dispositifs d’écoute existent en cas de crise suicidaire. Comme le numéro national de prévention du suicide (3114), accessible gratuitement 24h/24.Ou encore l’association SOS Amitiés, qui propose de l’écoute aux personnes en détresse psychologique, joignable en permanence au 09.72.39.40.50 ou via un chat en ligne. La majorité de ces dispositifs sont recensés par le ministère de la Santé et de la Prévention. Des conseils et des contacts sont également présents sur le site du ministère, à destination des familles ou des proches endeuillés par un suicide.