Le Haut-commissariat de la République à Nouméa vient d’annoncer, lundi 2 décembre 2024, la levée du couvre-feu imposé le 14 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie. Il précise avoir pris cette décision avec l’amélioration de la situation. « Aujourd’hui, en dépit d’exactions dans certains quartiers ou secteurs sensibles, l’ordre public a pu être rétabli et un retour à la vie normale s’amorce ». D’abord imposé de 18h00 à 06h00, le couvre-feu avait été progressivement allégé mais restait en vigueur de minuit à 05h00. Instauré le 15 mai 2024, l’état d’urgence avait été levé douze jours plus tard.
Restrictions sur la vente des munitions et d’alcool
L’interdiction du port ou du transport d’armes à feu « sans motif légitime » est aussi levée. Mais des restrictions continuent de s’appliquer sur la vente de munitions. Elle reste en effet limitée à cinquante par mois, pour les titulaires d’un permis de chasse, très nombreux sur ce territoire de 270.000 habitants. La vente d’alcool à emporter se voit autorisée, mais des limitations de quantités continueront jusqu’au 20 décembre 2024. Soit quatre litres pour la bière ou le cidre, deux litres pour le vin et un litre maximum pour les alcools forts. La consommation d’alcool sur la voie publique demeure interdite. Enfin, « les rassemblements, défilés et cortèges (…) restent interdits dans les communes du Grand Nouméa ».
Le vote à l’Assemblée nationale d’une réforme électorale critiquée par les indépendantistes a déclenché ces émeutes le 13 mai 2024. Treize personnes ont été tuées, dont deux gendarmes. Des centaines de personnes ont été blessées et des milliers arrêtées. Les autorités et les milieux économiques chiffrent les dégâts à au moins 2,2 milliards d’euros. Le Premier ministre Michel Barnier a abandonné cette réforme à l’origine des émeutes, à son arrivée à Matignon en septembre 2024.
La levée du couvre-feu devrait soulager la Gendarmerie, en première ligne pour maintenir l’ordre et les communications routières. Au plus fort de la crise, près du quart des escadrons de gendarmerie mobile avaient été déployés sur le territoire.
PMG (avec l’AFP)
Lire aussi : Les outre-mer sous couvre-feu, ou comment l’exceptionnel se répète