<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Hubert Bonneau, un opérationnel à la tête des gendarmes

Photo : Le général Hubert Bonneau, ancien chef du GIGN, photographié sur les terrains de l’unité d’élite. (Photo: MG/L'Essor)

31 octobre 2024 | Vie des personnels

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Hubert Bonneau, un opérationnel à la tête des gendarmes

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Avec Hubert Bonneau, 57 ans, c'est la seconde fois qu'un ancien commandant du GIGN accède au poste de directeur général de la Gendarmerie.

Breton pur sucre, Hubert Bonneau naît le 18 décembre 1996 à Brest. Son père est douanier. Il n’y a pas de gendarme dans la famille mais, déjà tout petit, Hubert Bonneau voulait être gendarme. Après avoir passé son bac au lycée militaire de Brest, il prépare Saint-Cyr qu’il intègre après deux ans de préparation au Prytanée de La Flèche. Sorti 20e de sa promotion (« général Calliès », 1986-1989), il choisit la Gendarmerie et rejoint l’escadron de gendarmerie mobile 32/3 de Luçon (Vendée) après l’EOGN. À l’époque, cette unité fournit de nombreux candidats aux tests pour le GIGN, l’EPIGN et le GSPR.

Chuteur opérationnel

Début 1991, Hubert Bonneau réussit les tests de l’Escadron parachutiste d’intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), et entame son année de formation. L’année suivante, il est breveté EPIGN (brevet 313) et passe la spécialité de chuteur opérationnel. Il enchaîne dès lors à l’étranger les missions de protection et de sécurisation dans des ambassades de France, comme à Alger. En décembre 1994, il se trouve dans la capitale algérienne, le jour du détournement de l’Airbus d’Air France par un commando islamiste. Il assurera une liaison discrète, depuis l’aéroport d’Alger, avec le GIGN.

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La traque de Khaled Kelkal

Il prend ensuite le commandement de l’EPIGN (1995-1998), où il passera au total 8 années. Fin septembre 1995, Hubert Bonneau dirige, dans la banlieue de Lyon, la traque de Khaled Kelkal, terroriste islamiste algérien. Ce membre du Groupe islamique armé est le principal responsable de la vague d’attentats commis en France à l’été 1995. Il sera finalement tué par un gendarme de l’EPIGN.

Après l’EPIGN, direction le Pacifique où Hubert Bonneau commande, de 1998 à 2001, la compagnie des Iles du Vent (Tahiti, Moréa…). Il est ensuite, pendant une année, instructeur à l’EOGN. En même temps, il passe le diplôme d’état-major de la Ggendarmerie et réussit le concours de l’Ecole de guerre. De 2004 à 2007, il commande la section de recherches de Rennes avant de diriger le groupement de Corse du sud (2007-2011).

Retour à Satory pour commander le GIGN

En 2011, Denis Favier, commandant du GIGN, lui propose de revenir à Satory comme commandant en second. Un poste qu’il occupera pendant trois ans (2011-2014), sous les ordres de Thierry Orosco. Il prend très normalement sa succession et dirige l’unité d’élite pendant trois ans (2014-2017). Une période marquée par la traque des frères Kouachi en janvier 2015. Après le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, les deux terroristes islamistes sont activement recherchés durant trois jours. Les gendarmes les localisent finalement dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Après une prise d’otages, ils tenteront une sortie avant de succomber aux tirs des gendarmes d’élite.

Mais son commandement sera marqué par deux mises en cause personnelles, anonymes et injustes dans la presse, initiées par quelques gendarmes de l’unité. D’abord, en juillet 2016, dans une lettre anonyme. Ses auteurs l’accusent de « ne pas avoir voulu faire intervenir le GIGN » au Bataclan en novembre 2015. Un courrier qui assurait qu’il « n’était pas courageux et qu’il ne comprenait pas l’esprit de l’inter (ndlr : intervention)« . L’autre mise en cause date de février 2019, toujours dans un courrier anonyme, deux ans après son départ de l’unité. Elle mettra en cause sa conduite de l’opération du 9 janvier 2015 à Dammartin-en-Goële.

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Le général Hubert Bonneau, nouveau directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN). (Photo: RG Bretagne, assemblage : L'Essor)

Le général Hubert Bonneau, était dernièrement commandant de la région de gendarmerie de Bretagne, et de la gendarmerie pour la zone de sécurité et de défense Ouest, à Rennes. (Photo: RG Bretagne)

Sécurité des plages du Débarquement pour le 80e anniversaire du D-Day

Avec l’EPIGN (huit ans) et le GIGN (six ans), le général Hubert Bonneau totalise 14 années dans l’intervention. Il reste le seul officier à avoir commandé ces deux unités d’élite. Détaché par la Gendarmerie au Quai d’Orsay, il prend la Direction de la sécurité diplomatique (DSD) (2017-2020).

Hubert Bonneau devient ensuite directeur des opérations et de l’emploi (DOE) de la Gendarmerie. Il y centralise et dirige toutes les opérations de l’Institution en métropole et outre mer. Il y reste de 2020 à 2022, avant de devenir le 1er septembre 2022 commandant de la région de Bretagne et de la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Ouest. À cette occasion, il obtient également sa quatrième étoile avec le grade de général de corps d’armée.

Cette zone comprend vingt départements, soit un total de 23.000 gendarmes départementaux et mobiles. Elle englobe les régions Bretagne, Centre–Val de Loire, Normandie et Pays de la Loire. Cette dernière regroupe cinq départements, dont celui de la Vendée, département où Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, était sénateur. Hubert Bonneau avait dirigé au printemps 2024 le déploiement des quelque 6.000 gendarmes venus de toute la France pour les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en 2024.

Le général Bonneau est marié et père de trois enfants. Il est commandeur de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.

Pierre-Marie GIRAUD

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