La prestigieuse Garde républicaine est dans le viseur de la Cour des comptes. Dans un rapport détaillé, la Cour des comptes met en lumière plusieurs problèmes au sein de cette unité à part de la Gendarmerie, chargée notamment de la protection des palais nationaux et des services d'honneur.
Le premier d’entre eux concerne la forte pression exercée sur les compagnies de sécurité et d'honneur (CSH). Le rapport souligne que "près d'un quart des gardes est contraint de réaliser au moins 10 gardes de 24 heures par mois, soit la totalité de son temps de travail". Cette surcharge de travail a des conséquences directes sur la formation et l'entraînement des gardes.
Un deuxième point problématique est l'inégalité flagrante entre les différentes unités de la Garde. Alors que certaines compagnies sont sous tension, d'autres unités comme le régiment de cavalerie semblent sous-employées. Le rapport indique que "les cavaliers consacrent ainsi plus de 70% de leur temps au maintien des chevaux en condition opérationnelle".
Un flou immobilier
La Cour pointe également du doigt la gestion budgétaire de la Garde. Elle note qu’"entre 2018 et 2022, les dépenses exécutées dépassent la dotation initiale en moyenne de 50%", révélant ainsi un manque de maîtrise budgétaire.
Enfin, le rapport met en lumière des problèmes dans la gestion immobilière de la Garde, soulignant "l'absence de document consolidé, par bien immobilier, permettant d'établir l'état général de l'infrastructure, les besoins en travaux, le coût estimé ainsi qu'une proposition de programmation budgétaire".
Face à ces constats, la Cour des comptes formule plusieurs recommandations. Elle préconise notamment de "faire davantage participer les pelotons d'intervention aux missions de protection des palais nationaux et d'honneur" pour soulager les compagnies de sécurité et d'honneur. Elle recommande également de "revoir le fonctionnement des deux régiments d'infanterie, en étudiant la pertinence d'une rotation des compagnies de sécurité et d'honneur entre palais nationaux voire de leur participation à des missions opérationnelles".
Sur le plan budgétaire, la Cour recommande enfin de "fixer la dotation dont bénéficie la Garde républicaine à un niveau lui permettant de faire face à ses coûts annuels, déduction faite des recettes des prestations rémunérées évaluées sur une base réaliste".
Trop sollicités, les gendarmes mobiles n’ont plus le temps de se former