Pratiques d’enquêtes douteuses : l’ex-numéro 2 du renseignement douanier mis en examen

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14 juillet 2021 | Société

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Pratiques d’enquêtes douteuses : l’ex-numéro 2 du renseignement douanier mis en examen

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L’ex-numéro 2 du renseignement douanier a été mis en examen dans l’enquête sur des soupçons de collusions avec des informateurs, notamment après une saisie suspecte en 2015 de café contrefait. Déjà placé en garde à vue lors d’un vaste coup de filet en avril, ce haut-gradé de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes […]

L’ex-numéro 2 du renseignement douanier a été mis en examen dans l’enquête sur des soupçons de collusions avec des informateurs, notamment après une saisie suspecte en 2015 de café contrefait.

Déjà placé en garde à vue lors d’un vaste coup de filet en avril, ce haut-gradé de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Erwan Guilmin, était alors ressorti libre sans poursuites.

Finalement, le 27 juillet, la juge d’instruction Aude Buresi a mis en examen ce chef de la Direction des opérations douanières (DOD), le service opérationnel de la DNRED, a indiqué cette source, confirmant une information du JDD.

Erwan Guilmin est notamment poursuivi pour complicité d’importation en bande organisée de marchandise contrefaite, prise illégale du nom d’un tiers, escroquerie en bande organisée et détournements de fonds publics. En avril, son adjointe à la DOD à l’époque, Magali Noël, et le chef de leur antenne du Havre, Pascal Schmidt, avaient déjà été mis en examen, ainsi que trois indicateurs, dont un serbe.

Le 12 décembre, les gendarmes de la Section de recherches de Paris avaient perquisitionné le siège de la DOD du Havre, où ils avaient trouvé plus de 700.000 euros dans une valise, environ 50.000 dans un fauteuil ainsi que 20.000 au domicile du chef de cette direction.

L’enquête porte notamment sur les conditions dans lesquelles 43 tonnes de café contrefait étaient arrivées au Havre dans un conteneur de 120 tonnes en juillet 2015, et au lien éventuel entre l’argent trouvé lors de la perquisition et cette saisie.

Les enquêteurs soupçonnent cette livraison d’avoir dissimulé l’acheminement de marchandises illicites au profit de possibles informateurs, tout en permettant aux douaniers de réaliser une belle prise. D’autant que le café était de si mauvaise qualité qu’il aurait difficilement pu être commercialisé, selon des sources proches de l’enquête.

La machine judiciaire s’emballe en se basant seulement sur des soupçons de connaissance des faits, compte tenu de sa position hiérarchique“, a déclaré l’avocat de M. Guilmin. “Mais mon client ne gérait pas l’opérationnel, il s’occupait de l’administratif et des relations humaines” et “il conteste avoir commis quelque délit que ce soit“, a ajouté Me Laurent-Franck Liénard.

La question du rôle trouble de certains “indics” au sein des forces de l’ordre, soulevée dans cette affaire, est au cœur de plusieurs enquêtes judiciaires en cours, notamment celles sur les méthodes de l’office de lutte antidrogue, l’Ocrtis.

Huit douaniers, soupçonnés d’avoir puisé dans des saisies de drogue pour rémunérer des indicateurs, sont poursuivis dans une autre information judiciaire à Paris, où l’indicateur serbe est également mis en examen. “Si des faits de ce type sont avérés, ce sont des faits individuels“, a réagi un responsable de la douane. Selon lui, “il n’y a pas de système organisé de trafic de contrebande au sein de la DNRED comme le JDD le prétend“, le journal citant des accusations en ce sens d’un ex-cadre de la maison.

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