Les faits reprochés à l’ancien maréchal des logis-chef de la brigade de Faa'a et à son cousin par alliance, un narcotrafiquant connu à Tahiti, sont particulièrement graves. Tout commence en 2019 quand une commission rogatoire est émise à l’encontre de Tuki Fatuma, soupçonné d’être impliqué dans un vaste trafic de méthamphétamine, une drogue de synthèse qui se présente sous une forme solide cristalline, d’où sa dénomination usuelle d’ice.
L'ancien gendarme a dépanné le narcotrafiquant en échange de pots-de-vin
En épluchant ses factures téléphoniques détaillées, les enquêteurs remarquent des contacts téléphoniques réguliers avec un gendarme de la brigade territoriale de Faa’a. Auditionné, le trafiquant présumé reconnait avoir versé entre 60.000 et 80.000 francs Pacifique (Fcfp) au militaire. Lors de l’enquête préliminaire lancée par le parquet, les liens entre les deux hommes sont établis.
Amis d’enfance et cousins par alliance, ils se connaissent bien. Et pour cause. Ils fréquentent les mêmes salles de jeux à Papeete. En échange de pots-de-vin, le gendarme, officier de police judiciaire accroc aux jeux d’argent, a "dépanné" son cousin au moins à trois reprises.
En 2018, il s’arrange ainsi pour obtenir un classement sans suite dans une affaire de violences conjugales dans laquelle est impliqué Fatuma. En 2019, il le sort d’une affaire de viol en faisant pression sur l’enquêteur chargé du dossier. Deux faits de corruption aggravés par un troisième. L’ancien gendarme a également informé son cousin de la filature dont il faisait l’objet par des agents de la section de recherches dans le cadre d’une enquête pour trafic de drogue.
Forte hausse des agressions des gendarmes
Déjà radié de l’Institution après un passage devant une commission disciplinaire, l’ancien gendarme écope de trois ans de prison ferme dont un an et demi assorti d’un sursis. Il lui est en outre interdit à vie d’exercer toute fonction publique. Actuellement détenu pour trafic d’ice, Tuki Fatuma purgera quant à lui une peine supplémentaire de trois ans pour corruption active.
Pour en savoir plus: lire l'article de Tahiti Infos.