C’est un chiffre inquiétant. Selon l’inspection générale de la Gendarmerie, qui a pour la seconde fois, en plus de deux siècles d’existence, publié son rapport annuel, le volume des agressions contre des gendarmes est en forte hausse en 2020. L’IGGN comptabilise près de 4.500 agressions contre des gendarmes, contre un peu plus de 3.600 en 2019.
Conséquence de cette évolution à la hausse, les demandes de protection fonctionnelle sont également croissante. L’an dernier, 4.816 gendarmes l’ont demandé, contre 4.548 l’année précédente.
Toutefois, si cette évolution est à déplorer, elle est à nuancer au regard d’autres chiffres communiqués précédemment par le ministère de l’Intérieur. Dans son bilan social 2017, la Place Beauvau regrettait par exemple 8.012 gendarmes victimes d’une agression physique. Dans l’édition 2016 de ce même document, l’Arme faisait alors état de 6.933 militaires victimes d’une agression physique, contre 6.854 en 2015 et 5.549 en 2014.
L’Intérieur ayant arrêté de publier son bilan social, difficile d’y voir clair dans ses chiffres, faute de continuité statistique. Un imbroglio au détriment de tous les gendarmes victimes d’agression, puisque la mesure précise du phénomène permettrait sans doute d’y apporter de nouvelles réponses.
Blessés en baisse
Alors que le nombre d’agressions est en hausse, celui des blessés est en baisse. Il diminue de 20%, une tendance attribuée par l’IGGN aux effets du confinement. La Gendarmerie compte ainsi moins de blessés en mission (-14%) et de blessés en service, avec une forte baisse des accidents de sport (-26%).
Notons également que 31 gendarmes ont été blessés par arme à feu en 2020, contre seulement 12 en 2019. L’Arme a également pleuré la mort de 7 gendarmes en 2020, contre 6 en 2019.