Une pétition réclame le recensement des policiers et gendarmes violents avec les femmes et les enfants

Photo : Des gendarmes et des policiers. Illustration (Photo: S.D/L'Essor).

4 août 2021 | Vie des personnels

Temps de lecture : 2 minutes

Une pétition réclame le recensement des policiers et gendarmes violents avec les femmes et les enfants

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La révélation vient du Canard Enchaîné. Elle a ensuite été confirmé par le parquet. Le policier ayant pris la plainte déposée le 15 mars 2021 par Chahinez Daoud, cette femme brulée vive par son ex-conjoint dans la rue à Mérignac le 4 mai 2021, avait lui-même fait l’objet d’une condamnation pour violences intra-familiales. Le tribunal […]

La révélation vient du Canard Enchaîné. Elle a ensuite été confirmé par le parquet. Le policier ayant pris la plainte déposée le 15 mars 2021 par Chahinez Daoud, cette femme brulée vive par son ex-conjoint dans la rue à Mérignac le 4 mai 2021, avait lui-même fait l’objet d’une condamnation pour violences intra-familiales. Le tribunal correctionnel de Bordeaux l’avait condamné le 10 février à une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire et non inscription de cette condamnation au casier judiciaire. Il avait ainsi été maintenu à son poste et placé au bureau des plaintes en attendant la tenue d’un éventuel conseil de discipline qui n’a pas eu lieu. Or, dans son rapport, la Mission d’enquête interministérielle chargée de faire la lumière sur cette affaire, souligne que "la grille d’évaluation du danger et la fiche d’évaluation des victimes" ont effectivement été "remplies" puis transmises par le policier au parquet, mais, qu'"il existe un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées".

L'affectation du policier au bureau des plaintes "était discutable"

Le journal satirique souligne également que la hiérarchie était "parfaitement au courant" de la situation du policier, l’un de ses chefs reconnaissant que son affectation au bureau des plaintes "était discutable"

Autant d’éléments qui ont poussé le collectif Abandon de Famille-Tolérance Zéro a lancé fin juillet une pétition pour demander le recensement des policiers et gendarmes auteurs de violences intra-familiales. Ce mercredi 4 aout, cette pétition soutenue par une douzaine de collectifs et associations féministes, ainsi que par les sénatrices Annick Billon et Laurence Rossignol, comptabilisait près de 24.000 signatures. Pour les signataires, un recensement du ministère de l'Intérieur permettrait de "faire toute la lumière sur l'ampleur des violences masculines commises à l'encontre des femmes et enfants par des policier et gendarmes agresseurs". Une menace "qui pèse sur toute notre société", mais dont "l'ampleur est largement occultée".

La réponse du ministre est "insuffisante"

Gérald Darmanin a depuis indiqué qu’un deuxième rapport d’inspection sur le féminicide de Mérignac a été transmis au Premier ministre. Mais ce rapport ne sera pas rendu public. Dans une interview donnée au Parisien le 1er aout 2021, il a estimé le nombre d'auteurs de violences conjugales à 20 cas sur les 250.000 membres des forces de sécurité intérieure. Dans cet entretien, le ministre de l’Intérieur annonce également de nouvelles mesures de lutte contre les violences faites aux femmes, dont la plupart déjà existantes mais peu appliquées.

En réaction aux propos du ministre, plusieurs signataires ont réagi dans une tribune publiée par le Huffington Post. Elles estiment que "cette réponse est non seulement insuffisante, mais elle est une parfaite démonstration de l’omerta qui est entretenue au sujet des policiers et gendarmes qui sont auteurs de violences faites aux femmes. Le ministère de l’Intérieur feint de croire le cas de Chahinez Daoud isolé. Il sait pourtant le phénomène d’ampleur".

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Elles regrettent ainsi que "rien n’a été fait pour en finir avec l’omerta qui règne au sein de la hiérarchie de la police et de la gendarmerie" à ce sujet malgré l'enquête menée par Sophie Boutboul et Alizé Bernard dans le livre Silence on cogne (Grasset), sorti en 2019, et transmis à Emmanuel Macron et à Christophe Castener, ministre de l’Intérieur de l’époque. 

Pour en savoir plus: lire l'article du Huffington Post.

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