Vaccination obligatoire : les gendarmes devront être vaccinés pour le 15 septembre 2021

Photo : Une personne se fait vacciner contre la Covid-19. (Photo d'illustration - MatNapo/Unsplash)

18 août 2021 | Vie des personnels

Temps de lecture : 3 minutes

Vaccination obligatoire : les gendarmes devront être vaccinés pour le 15 septembre 2021

par | Vie des personnels

Après les personnels soignants et les sapeurs-pompiers, c'est au tour des gendarmes. Faisant référence à une instruction du Service de santé des armées (SSA) datée de fin juillet, visant à "préserver la santé des personnels et maintenir la capacité opérationnelle des forces armées, dont la Gendarmerie nationale" face à l'épidémie de Covid-19, la direction générale de la Gendarmerie vient de diffuser une note à l'ensemble de ses personnels. Celle-ci confirme les directives du SSA sur la vaccination contre la Covid-19, désormais obligatoire pour l'ensemble des militaires français dans les situations suivantes:

  • à l’incorporation ;
  • en formation, en stage ou servant dans les écoles ou centres de formation ;
  • servant ou projeté pour raison de service hors du territoire métropolitain, quelles que soient la durée ou la nature de la mission ;
  • embarqué pour raison de service sur un bâtiment de la Marine nationale quels qu’en soient le port base, la durée ou la nature de la mission (concerne notamment la Gendarmerie maritime) ;
  • participant ou concourant aux postures permanentes de sauvegarde maritime ou de sûreté aérienne, à des missions de service public, ainsi qu’à la dissuasion ;
  • faisant l’objet d’une demande d’aptitude au service à la mer ou aux opérations extérieures (Opex) par le commandement ;
  • servant, à compter du 15 septembre 2021, sur le territoire métropolitain au titre d’un engagement opérationnel dont la liste est établie par le directeur général de la Gendarmerie.

Les militaires en « engagement opérationnel » doivent se faire vacciner avant le 15 septembre

Le vaccin obligatoire pour les gendarmes au contact du public

C'est sur ce dernier point de "l'engagement opérationnel sur le territoire métropolitain" que la position de la DGGN était fermement attendue dans les rangs de la Gendarmerie. Déjà imposée aux gendarmes en opération extérieure et outre-mer, la vaccination n'était en effet pas encore obligatoire en métropole, bien que fortement encouragée. La note diffusée ce 17 août précise ainsi que l'obligation vaccinale contre la Covid-19 concerne désormais également les "personnels militaires, d’active et de réserve, en missions de sécurité publique, de sécurité routière, de maintien de l’ordre, de police judiciaire et d’accueil ou effectuant des services au contact du public ou de personnes extérieures à la Gendarmerie".

En clair, l'ensemble des militaires de l'Arme devront être vaccinés pour le 15 septembre 2021, à l'exception de ceux ne servant pas sur le terrain et n'étant pas en contact direct avec le public. C'est à dire, certains personnels servant en état-major ou dans les services techniques et administratifs de la Gendarmerie.

Appel à l'exemplarité des gendarmes

Cette obligation vaccinale va dans le sens de la stratégie gouvernementale de lutte contre l’épidémie de la Covid-19 et ses variants. Stratégie qui repose principalement sur la mise en place d'un passe sanitaire, lequel s'obtient notamment par la vaccination. C'est d'ailleurs ce passe sanitaire que sont aujourd'hui amenés à contrôler les forces de sécurité, dont font évidemment partie les gendarmes.

La note, signée du major-général de la Gendarmerie, rappelle par ailleurs en ouverture que, "au contact quotidien du public dans l’exécution de leurs missions de protection et de sécurité publique et en charge du contrôle de l’application des règles sanitaires, les gendarmes doivent se montrer exemplaires dans le respect des obligations édictées pour l’ensemble de la population". De fait, il semblait pour beaucoup, y compris nombre de gendarmes, inconcevable d'exiger la présentation d'un passe sanitaire valide, alors même que certains gendarmes amenés à faire ces contrôles pourraient ne pas en êtres titulaires. La question semble désormais tranchée, même si elle divise toujours, y compris dans les rangs de l'Arme.

Un contraste visible également dans les résultats de notre mini-sondage proposé en juillet sur notre site. À la question "Obliger les gendarmes à se faire vacciner vous parait-il justifié?", 53% des votants ont répondu "Oui", près de 45% "Non", et un peu plus de 2% n'avaient pas d'avis sur la question.

Les gendarmes en première ligne pour contrôler les nouvelles mesures sanitaires décidées par le gouvernement

Vers de nouvelles facilités pour se faire vacciner

Dans la majorité des régions, les autorités avaient mis en place, en lien avec les préfectures, une facilité d'accès à la vaccination au profit des personnels de la Gendarmerie, jugés prioritaires avant que la vaccination ne soit ouverte à tous au printemps dernier. Aussi, afin de ne pas pénaliser les gendarmes retardataires qui voudraient ou devraient se faire vacciner avant le 15 septembre, une réédition de ses facilités d'accès est à l'étude. Il apparait néanmoins compliqué pour eux d'avoir un schéma vaccinal complet d'ici là, s'ils n'ont pour le moment reçu aucune injection et n'ont pas déjà contracté ce coronavirus. Reste à savoir si une tolérance sera admise en cas de processus vaccinal entamé, mais pas-terminé.

Non concernés par ce calendrier vaccinal des armées, la question se pose également pour les policiers ou encore les douaniers, eux aussi chargés de contrôler la possession et la validité des passes sanitaires dans les lieux où ils sont obligatoires, ainsi qu'à l'entrée sur le territoire. Une décision similaire pourrait néanmoins les concerner dans les jours ou semaines à venir, selon les mêmes critères que pour les gendarmes.

Après s'être battus pour la possibilité pour les policiers d'être prioritaires pour la vaccination, certains syndicats encouragent aujourd'hui leurs camarades fonctionnaires à se faire vacciner, sans pour autant s'exprimer en faveur la vaccination obligatoire. Par ailleurs, des dispositions administratives récentes facilitent et incitent les agents publics à aller se faire vacciner. Notamment une autorisation d'absence le jour du vaccin, et le lendemain en cas d'effets secondaires importants.

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Sécurité

Voir aussi