<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Une chercheuse se penche sur les conditions de travail des forces de sécurité pendant le premier confinement

Photo : Illustration (LP/ESSOR)

29 juin 2022 | Vie des personnels

Temps de lecture : 3 minutes

Une chercheuse se penche sur les conditions de travail des forces de sécurité pendant le premier confinement

par | Vie des personnels

En les obligeant à contrôler les attestations de déplacement de manière répétitive et en vertu de règles floues, le premier confinement a entraîné une perte de sens chez les forces de sécurité et affecté négativement leurs rapports avec la population et avec leur hiérarchie. C’est ce qui ressort d’une étude menée par Marion Guénot, chargée […]

En les obligeant à contrôler les attestations de déplacement de manière répétitive et en vertu de règles floues, le premier confinement a entraîné une perte de sens chez les forces de sécurité et affecté négativement leurs rapports avec la population et avec leur hiérarchie. C’est ce qui ressort d’une étude menée par Marion Guénot, chargée de recherches au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).

Cette sociologue a en effet souhaité évaluer les conditions de travail des policiers et des gendarmes, estimant qu’ils étaient les grands oubliés des études sur les travailleurs de première ligne. "C’était un point aveugle de ces études car on a tendance à les considérer comme le bras armé de l’état, dans une vision déshumanisée", explique la chercheuse.

Un questionnaire diffusé par Gend XXI et trois syndicats de Police

Elle a donc interrogés gendarmes et policiers via un questionnaire en ligne. Pour le diffuser, Marion Guénot s’est appuyée, côté Gendarmerie, sur l’association professionnelle nationale de militaires Gend XXI et, côté Police, sur trois organisations syndicales (Unité SGP-police FO, CGT police et le collectif Union des policiers nationaux indépendants). Après avoir recueilli "plus de 1.000 réponses, dont 780 exploitables", elle a mené une quarantaine d’entretiens téléphoniques d’une heure en moyenne, avec "les volontaires qui avaient laissé leurs coordonnées".

Covid long: une année de calvaire pour une gendarme

Dans ces entretiens, Marion Guénot a noté "beaucoup de colère à l’égard des supérieurs hiérarchiques locaux et des décisions politiques". Par ailleurs, "l’attribution des primes Covid a été la source de très vives tensions en interne, notamment d’après les gendarmes interrogés"

Le flou des directives initiales, qui ont entraîné incompréhensions et contestations chez nombre de citoyens de bonne foi, a accentué le malaise perçu par la chercheuse. Elle rappelle que de précédents "commentaires ont souligné l’improvisation de ces mesures, faisant reposer sur les épaules des fonctionnaires de terrain le "discernement" quant à des situations individuelles parfois ambiguës, ainsi que l’utilisation d’une police "réponse à tout pour gérer et contenir une population jugée a priori comme peu obéissante et comme peu raisonnable"". Une approche qui n’était pas une fatalité. Marion Guénot rappelle en effet l’exemple des Pays-Bas où "la Police avait été mobilisée pour faire de la prévention, ce qui modifie totalement les rapports entre la police et la population".

Pendant ce temps, "en France, au printemps 2020, 20,7 millions de contrôles ont été réalisés, donnant lieu à 1,1 million de contraventions. (…) Là où, en temps normal, les professionnels ciblent ceux qui leur semblent suspects pour déclencher des contrôles, ces derniers


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