« Agir » pour « Accompagnement par la Gendarmerie de l’innovation, de l’industrie et de la recherche ». Tout un programme! Rendez-vous devenu incontournable pour l’Arme et ses innovateurs, les rencontres « AGIR » se sont à nouveau tenues au Beffroi de Montrouge (Hauts-de-Seine), ce mardi 5 décembre 2025. Cette cinquième édition porte aussi une nouvelle impulsion. Les Rencontres s’ouvrent en effet au-delà de la Gendarmerie, avec des porteurs de projets issus d’autres administrations et collectivités.
Rencontres AGIR : un salon innovant pour la demande publique
Créées en 2021 par la Gendarmerie, ces rencontres ont pour objectif de mettre en relation des entreprises et entrepreneurs avec des personnels de l’Institution, afin de répondre à leurs besoins. Fortes du succès de la recette, ces rencontres ne se limitent désormais plus à l’Arme. Elles accueillent également d’autres administrations comme la Police nationale, les Douanes, les Armées, les services des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Economie. Polices municipales et Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) représentent également des collectivités territoriales.
. Enfin, les portes s’ouvrent également pour des forces de sécurité étrangères et partenaires, avec cette année la Jordanie, le Canada, le Qatar et la République du Congo.
« C’est un salon innovant, vante auprès de L’Essor un officier de l’Arme. Il est basé sur la demande, et non sur l’offre. » Il part en effet du besoin exprimé par des porteurs de projets. « Il s’agit de faire du sur-mesure et non pas de proposer une solution sur étagère. »
Au-delà de la problématique sécuritaire, ces rencontres s’envisagent dorénavant davantage comme un « salon de la demande publique ». L’essentiel des demandeurs restent toutefois des personnels de la Gendarmerie puisqu’ils représentent près de la moitié des porteurs de projet.

Lors des rencontres AGIR, entrepreneurs et industries viennent à la rencontre des porteurs de projets de la Gendarmerie et des autres administrations publiques pour leur proposer de les appuyer à la concrétisation de leurs projets. (Photo: L.Picard / L’Essor)
Un salon en deux temps
L’événement organisé à Montrouge n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le salon se tient en effet en deux temps. En amont, les porteurs de projets ou les porteurs d’idées formulent une expression de leur(s) besoin(s) sur une plateforme en ligne dédiée. Les TPE, PME, industriels, start-up et autres entrepreneurs qui pensent pouvoir proposer une solution s’y inscrivent. Un rendez-vous d’affaire est alors pris avec les personnels durant la journée de rencontres.
D’une durée de 15 minutes, ce « speed-dating » professionnel vise avant tout à prendre contact et convaincre. La rencontre pourra ensuite déboucher sur le lancement d’un processus de définition des besoins précis. Puis sur une collaboration qui s’étendra sur plusieurs mois avant que le produit fini ne soit validé et mis en service. D’ailleurs, la Gendarmerie ne procède aucune signature de contrat lors du salon.
En 2024, les rencontres AGIR avaient réuni près de 900 participants, dont 125 directeurs de programme issus de quatre ministères et de collectivités locales. Plus de 1.000 rendez-vous avaient été organisés.
Outre les rendez-vous d’affaire, ce salon est aussi l’occasion de tenir des tables rondes et des « workshop ». D’autant qu’en plus du tissu entrepreneurial, le monde de la recherche (universitaires, chercheurs…) participent aussi à l’événement.
Cette édition a proposé une grande variété de thématiques : innovation, cybersécurité et systèmes d’information, enquêtes et renseignement, opérations et logistique, gestion des données et IA, systèmes de communication, RSE, santé et sécurité des personnels, ressources humaines, achats, affaires juridiques et stratégie, ou encore énergie et mobilité.
Des gendarmes primés pour l’innovation…
L’innovation et la créativité tiennent une place de plus en plus importante au sein de la Gendarmerie. Et elle le fait savoir. À l’issue de cette journée de rencontres, les lauréats des prix des Ateliers de l’innovation et ceux de la Prévention en Gendarmerie ont reçu leurs prix, des mains du général de division Gilles Martin, chef du Service de la Transformation de l’Institution, et la lieutenante-colonelle Emilie Mercier, cheffe du département de la prospective et de l’innovation au sein de la DGGN.
Dans la catégorie des Ateliers de l’innovation, les trois lauréats sont :
- 1er prix : Projet de lutte anti-drone « D3T » (pour « Détection de drones et localisation en temps réel du télé-pilote »), par les adjudants Vincent Beck et Donatien Mombazet
- 2nd : Projet « Kes@ko : l’IA pour les applications métier », pensé pour assister les utilisateurs dans l’utilisation des outils numériques à leur disposition, par un binôme de réservistes de la Gendarmerie : le colonel (R) Patrice Chedor et le gendarme (R) Etienne Gauge.
- 3e : Logiciel de formatage de texte, par le maréchal des logis – chef Donovan Kziazek. Un outil professionnel notamment utilisé dans le cadre des auditions de mineurs.
Quelques 70 projets avaient été soumis au vote du jury. Ce « dynamise et (cet) engagement des personnels de l’Arme démontre la capacité collective à améliorer nos modes d’action », a souligné le général Martin. « C’est tout l’intérêt de l’innovation participative au sein de la Gendarmerie. »
… et la prévention
Une quarantaine de projets concourraient dans la catégorie du Prix de la prévention. Voici les trois lauréats:
- Le premier prix de la prévention revient à l’adjudant Frédéric HOMMEL, affecté au commandement des forces cyber du ministère de l’Intérieur (ComCyberMI), pour son projet « MI-Fortnite Experience ». Il s’agit d’un scenario de prévention. Celui-ci se déroule au sein du jeu vidéo Fortnite, très populaire au sein de la jeune génération.
- Le deuxième lauréat est la maréchale des logis-cheffe Anaïs Bonaventure, de la Maison de protection des familles de la gendarmerie de la Vienne, pour le projet « Mon corps, mon château-fort ». Cet outil ludique permet aux gendarmes de sensibiliser les plus jeunes à la notion de consentement.
- Enfin, le major Jean-Vincent Huleux décroche le 3e prix de la prévention avec son escape game. Un jeu développé sur le thème du harcèlement et du cyberharcèlement. Une immersion dans le rôle d’un enquêteur de la Gendarmerie pour sensibiliser sur ces thématiques.

Les lauréats et finalistes des Ateliers de l’innovation et du Prix de la prévention, primés lors des rencontres AGIR, le 2 décembre 2025 à Montrouge. (Photo: L.Picard / L’Essor)
Une nouvelle édition des Rencontres AGIR aura lieu l’année prochaine a confirmé le général Martin. Comme en 2025, les inscriptions devraient ouvrir dès le mois de juin.
LP










