Âgé de 20 ans, le jeune sous-officier a utilisé son arme de service pour mettre fin à ses jours dans la caserne de Moncé-en-Belin (Sarthe), qu’il avait rejoint récemment.
Son affectation datait d’il y a quelques jours à peine. Tout comme ses vingt ans, célébrés récemment. Lauréat du concours de sous-officier de gendarmerie de mars 2023, John Jean-Louis avait ensuite intégré une école de sous-officier. Il venait d’en sortir, sa formation terminée, et de rejoindre sa première affectation au sein de la communauté de brigades de Moncé-en-Belin, dans la Sarthe. C’est dans cette caserne, située à quelques kilomètres au sud du Mans, que le jeune gendarme s’est vraisemblablement ôté la vie, dimanche 1er septembre 2024, en faisant usage de son arme de service. Une thèse confirmée à nos confrères de Ouest-France par la procureure de la République du Mans.
Pratiquant confirmé de handball, il était membre du club de Saint-Germain Blavozy, dans sa région d’origine. Au lendemain de sa disparition, le club de Haute-Loire déplorait d’ailleurs la disparition d’un « membre précieux et aimé de notre famille du handball » dans une publication lui rendant hommage. « Nous garderons toujours en mémoire son sourire et sa bonne humeur, ainsi que son enthousiasme, son dévouement et sa passion pour le sport ». La commune de Brives-Charensac, d’où il venait et où travaille sa mère, a également exprimé son soutien à la famille.
Cagnotte solidaire face à l’incompréhension
Une cagnotte solidaire a été ouverte au profit de sa famille sur la plateforme Leetchi. Elle est accessible sur ce lien. Dans le texte qui accompagne cette cagnotte, la famille et les amis du gendarme font état de leur incompréhension. « Il venait de fêter son anniversaire. Un jeune homme qui adorait la vie, adorait sa famille, (ses) amis, tout le monde quoi », expliquent-ils. Fraîchement engagé dans la Gendarmerie, son métier l’épanouissait. « Toujours à donner aux autres sans rien attendre en retour. »
Une enquête a été ouverte pour rechercher les causes de la mort. D’après les informations parvenues à L’Essor, il s’agirait du douzième suicide d’un gendarme depuis le début de l’année 2024.
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Suicide : qui appeler à l’aide ?
En cas de besoin, les gendarmes ont différents dispositifs à leur disposition. Tout d’abord, ils peuvent contacter le réseau d’accompagnement psychologique de l’Institution. Il est composé de 39 psychologues cliniciens implantés en métropole et, depuis 2016, en outre-mer. Les médecins du Service de santé des armées (SSA) peuvent également les assister dans ces moments difficiles.
Par ailleurs, ils peuvent se tourner vers les assistants sociaux des groupements, les aumôniers ou les représentants de la concertation qui jouent un rôle d’accompagnement et de lanceurs d’alerte. Enfin, le commandement, aux différents échelons hiérarchiques, est également susceptible de les aider.
Hors de l’Institution, différents dispositifs d’écoute existent en cas de crise suicidaire. Comme le numéro national de prévention du suicide (3114), accessible gratuitement 24h/24.Ou encore l’association SOS Amitiés, qui propose de l’écoute aux personnes en détresse psychologique, joignable en permanence au 09.72.39.40.50 ou via un chat en ligne. La majorité de ces dispositifs sont recensés par le ministère de la Santé et de la Prévention. Des conseils et des contacts sont également présents sur le site du ministère, à destination des familles ou des proches endeuillés par un suicide.