Une jeune femme de 32 ans, jusqu'alors inconnue de la justice, a été condamnée le mardi 4 juin 2024 en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Nantes pour "violences volontaires en état d'ivresse", après avoir mordu un jeune gendarme venu à sa rencontre rue des Halles, à Ancenis-Saint-Géréon (Loire-Atlantique).
Les faits étaient survenus le 4 janvier 2024, vers 15h : alors qu’Anaïs et un ami, Killian, dormaient dans la rue à côté d'une bouteille, le militaire et l'un de ses collègues les avaient réveillés en leur rappelant l'interdiction de consommer de l'alcool sur la voie publique.
La prévenue avait alors asséné une morsure d'une "très grande intensité" à la cuisse du premier gendarme, tandis que le second avait reçu "un coup de pied dans les parties génitales". Ils avaient aussi été traités au passage de "gros connards" par cette prévenue qui criait "Mort aux vaches".
"Quand je lui ai dit que je n'étais pas content qu'elle m'ait mordu à la cuisse, elle m'a dit qu'elle allait me mordre à la bite", a complété le premier des deux gendarmes. Killian avait même reçu un coup de poing au visage : les poignets de la jeune femme étaient "tellement fins" qu'elle avait pu faire glisser les menottes…
Elle "sentait l'alcool" devant son contrôleur judiciaire
"Elle est tellement frêle qu'on ne s'attend pas à ce type de réaction", a confié ce jeune gendarme de 24 ans, pourtant rompu aux "techniques d'intervention" depuis son passage en peloton de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG).
Anaïs – qui donne pour adresse une domiciliation administrative au Centre communal d'action sociale (CCAS) d'Ancenis – avait à vrai dire "déjà été en cellule de dégrisement", a-t-elle avoué à l'audience, où elle a présenté ses excuses à ses victimes.
Au plan socio-professionnel, cette demandeuse d'emploi compte "entamer une formation d'assistante dentaire" ; d'un point de vue de la santé, elle affirme qu'elle "ne boit plus" depuis cet incident de janvier 2024, même si le contrôleur judiciaire chargé de son suivi a trouvé qu'elle "sentait l'alcool" lors de leur rendez-vous. Elle avait en réalité juste été "en soirée la veille", avait "renversé un verre" sur elle et ne s'était "pas changée" avant de venir, lui avait-elle expliqué…
Le tribunal correctionnel de Nantes l'a finalement condamnée à quatre mois de prison avec sursis simple, à une inéligibilité d'un an et à une amende de 35 € pour sa contravention connexe d'ivresse publique et manifeste. Sur le plan civil, Anaïs devra verser 1.000 € au jeune gendarme, 700 € pour son collègue de 47 ans et enfin 720 € pour leurs frais de justice.
Le jugement a été frappé d'exécution provisoire sur ses dispositions civiles, ce qui signifie qu'elles s'appliquent dès à présent, même si la prévenue en faisait appel.
Guillaume Frouin, Press Pepper