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Réactions virulentes

par | Temps de travail, Vie des personnels

Jean-Bouis Borloo Après la publication de l’arrêt sur le temps de travail, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo le fustige, dans une tribune au Figaro. «  Par sa décision, (la Cour) en vient à remettre en cause le principe constitutionnel qui donne au chef de l’Etat français ”la libre disposition des forces armées”, pour qu’il assure l’indépendance de notre pays. » Il […]

Jean-Bouis Borloo

Après la publication de l’arrêt sur le temps de travail, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo le fustige, dans une tribune au Figaro«  Par sa décision, (la Cour) en vient à remettre en cause le principe constitutionnel qui donne au chef de l’Etat français ”la libre disposition des forces armées”, pour qu’il assure l’indépendance de notre pays. » Il estime que la décision européenne empêcherait les militaires français de s’entraîner correctement. Il cite le général Thierry Burkhard, alors chef d’état-major de l’armée de Terre, qui estimait en octobre 2020 que la France devait se «  préparer à de probables engagements de haute intensité  » et que l’armée de Terre devait en conséquence prévoir «  un changement d’échelle dans (ses) entraînements  ». «  Tout le contraire de ce qu’impliquerait l’application de la décision de la CJUE  », ajoute Jean-Louis Borloo, en dépit du fait que l’arrêt de la CJUE prévoit explicitement que les entraînements dérogent à la directive sur le temps de travail. L’ancien ministre appelle donc le président de la République et le gouvernement à ne pas «  se soumettre à la décision de la CJUE  »dans un combat «  juridique  » et, «  encore plus, politique  ».

L’Essor de la Gendarmerie n°557 – Septembre 2021

Hervé Grandjean

Hervé Grandjean

«  Lorsqu’une frégate doit appareiller le lendemain pour escorter un Sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), par exemple, et qu’un de ses moteurs tombe subitement en panne, va-t-on retarder le départ à la mer du SNLE pour des motifs de temps de travail ?  », s’interroge, le 18 juillet dans une interview au Figaro, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean. «  Lorsque nos sapeurs-pompiers de Paris, qui sont des militaires, interviennent pour sauver Notre-Dame de Paris, va-t-on laisser les tours de la cathédrale s’effondrer pour des motifs de temps de travail ?  », ajoute-t-il.

Mauvaise pioche  ! Les pompiers civils ne laissent heureusement pas brûler les bâtiments, mais surtout, ces exemples font justement partie des exceptions à l’application de la directive sur le temps de travail listées par la Cour de justice de l’Union européenne. 

Hervé Grandjean mentionne également la nécessité pour les militaires de «  se former, s’entraîner ». Selon lui,« ils ne peuvent le faire dans des conditions réalistes si la directive européenne venait à s’appliquer mécaniquement  ». Un argument qui fait fi de l’exception reconnue par la CJUE dans le cadre d’un «  entraînement opérationnel  ».

Edouard Philippe

Edouard Philippe

C’est dans Le Monde que l’ancien Premier ministre Edouard Philippe est monté au créneau, le 19 juillet, contre la décision de la Cour de justice de l’Union européenne.

Malgré les exceptions à l’application de la directive, «  c’est tout le modèle d’emploi des armées françaises, la culture militaire, la conception même d’une armée opérationnelle en permanence qui sont comme menacés  », écrit-il. 

A l’appui de cette assertion, Edouard Philippe se contente de mentionner que l’armée française est employée «  avec une intensité, un rythme et un engagement  » supérieurs à celui de ses voisins européens, dont aucune armée «  ne repose sur un modèle de dissuasion nucléaire comme le nôtre  ». En France, l’exigence de disponibilité qui pèse sur les armées se résume en une formule limpide : 

« En tout temps et en tout lieu. »

Pour Edouard Philippe, qui se revendique «  farouchement proeuropéen  », cette décision «  est dans son principe contraire aux intérêts nationaux les plus élémentaires  ». Il s’agirait donc d’une question de principe. L’arrêt «  touche au cœur de la souveraineté et de la sécurité de la France  », il n’est donc « pas acceptable ».

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