C’était la plus vieille enquête de la brigade criminelle de Paris. Le cold case est désormais en passe d’être élucidé. Hier soir, tard dans la nuit, le parquet de Paris a confirmé que l’ADN de François Verove, un retraité de 59 ans, correspondait à une empreinte génétique retrouvée sur une des scènes de crime du “Grêlé”.
C’est ainsi qu’on avait surnommé un mystérieux violeur et meurtrier, dénommé ainsi à cause de son portrait-robot, qui avait sévi dans les années 1980. Un homme soupçonné notamment d'avoir tué et violé une fillette de 11 ans dans le 19e arrondissement de Paris en 1986 et d’avoir étranglé un couple dans le quartier du Marais en 1987.
Convoqué par la police judiciaire
François Verove avait été convoqué il y a quelques jours pour une audition, le 29 septembre. L’homme a été retrouvé mort ce jour-là, au Grau-du-Roi, une station balnéaire, où il a laissé une lettre d’aveu, évoquant, selon la presse, des “pulsions passées”.
Pour résoudre cette affaire, la police judiciaire parisienne avait en effet choisi de passer au tamis environ 750 gendarmes en poste en Île-de-France à l’époque des faits. Plusieurs indices laissaient à penser qu’un militaire était derrière ces crimes. Ces derniers mois, ces gendarmes ont été convoqués pour des auditions, en vue de prélever leur ADN et de les interroger sur les faits.
Ancien du premier escadron du régiment de la cavalerie de la Garde républicaine, entre 1983 et 1988, François Verove avait ensuite rejoint la Police nationale. Puis il s’était établi au nord de Montpellier, à Prades-le-Lez, commune dont il avait intégré le conseil municipal en 2019. “Il avait eu un accident de moto, un accident de travail, il marchait avec une canne, il ne pouvait pas supporter la station debout longtemps. Je lui ai proposé d'être sur la liste, il a réfléchi, puis il a accepté", rapporte Jean-Marc Lussert, l’ancien maire de cette ville, interrogé par Midi Libre.
Le précédent de l'affaire Lamare
Un message posté par une femme dans un groupe Facebook et exhumé par Actu.fr critiquait ce voisin par ailleurs serviable pour son comportement avec les femmes: “la prochaine publication avec des propos, photos ou vidéos misogynes, elle dégage avec son auteur, comme François Vérove.”
Cette sinistre affaire rappellera aux gendarmes les plus anciens l'affaire Alain Lamare. Ce gendarme était en réalité le "tueur fou de l'Oise", impliqué dans plusieurs crimes de sang à la fin des années 1970.