Près de Brest, une brigade de gendarmerie fermée à cause de « conditions de vie déplorables »

Photo : Il n'y a plus de chauffage dans cette caserne du Finistère. (Photo d'illustration - J.Hochgesang/Unsplash)

19 décembre 2024 | Vie des personnels

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Près de Brest, une brigade de gendarmerie fermée à cause de « conditions de vie déplorables »

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La brigade de gendarmerie du Conquet (Finistère) ne peut plus accueillir de public. Depuis plusieurs jours, la chaudière de la caserne est en panne. Des travaux doivent démarrer avant la fin de l’année pour une durée indéterminée.

Pour les six gendarmes de la brigade du Conquet (Finistère), les conditions de vie et de travail étaient devenues insupportables.  Cette caserne, à une trentaine de km de Brest, a été temporairement fermée le 12 décembre 2024. La chaudière ne fonctionne plus depuis plusieurs jours. Les militaires et leurs familles restent donc sans eau chaude et  chauffage.

Comme l’a révélé la mairie du Conquet sur sa page Facebook, cette brigade ne pouvait également plus accueillir le public. « En raison des conditions de vie et d’accueil du public déplorables (chauffage hors service, eau chaude inexistante…), la brigade du Conquet est donc fermée jusqu’à nouvel ordre ».

Ouest-France précise que « la température frôle les 10 degrés » à l’intérieur de la brigade. Le bâtiment appartient au département du Finistère qui n’en assure toutefois pas la gestion. Construite au début des années 1980, la caserne du Conquet avait été rénovée en 2010. Comme pour d’autres brigades, le conseil départemental explique qu’une entreprise privée assure l’entretien des locaux depuis 2007.

Les familles toujours pas relogées

Les six gendarmes poursuivent leurs missions sur le terrain. Ils ont été rattachés à la brigade de Plouzané,à 14 kilomètres du Conquet. Interrogées le 18 décembre par nos confrères de France Bleu, la cheffe d’escadron Marine Rabasté, à la tête de la compagnie de Brest, annonce que les familles des gendarmes n’ont toujours pas été relogées.

Des travaux doivent en effet  démarrer au cours de cette dernière semaine de l’année 2024, pour une durée indéterminée. Avec l’objectif  « d’accueillir le public dans les meilleures conditions possible », souligne la commandante.

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La mairie et le département réagissent via un communiqué

La situation se serait quelque peu améliorée avec le retour de l’eau chaude. En revanche, la réparation du système de chauffage est, au mieux, annoncée pour le 23 décembre 2024. L’Essor n’a pas pu joindre Jean-Luc Milin, le maire de cette commune de moins de 5 000 habitants.

La mairie du Conquet a donc fait parvenir à L’Essor un communiqué du département du Finistère. « Le département du Finistère et la mairie du Conquet déplorent l’état de la gendarmerie du Conquet qui a conduit à sa fermeture. Ils rappellent que le département n’est plus propriétaire des casernes depuis 2007″, est-il écrit. « Ils appellent l’Etat (locataire des casernes, qui verse des loyers trop faibles depuis de nombreuses années) et la Société des casernes (propriétaire des casernes jusqu’en 2042, dont les actionnaires sont Vinci et le fonds d’investissement Atlante Gestion) à trouver un accord dans les plus brefs délais pour rénover cette caserne qui est dans un état révoltant ».

La fermeture temporaire de la caserne du Conquet rappelle les difficultés auxquelles le parc immobilier de la Gendarmerie se trouve confronté. Dans le Projet de loi de finances 2025 (PLF 2025), l’immobilier du ministère de l’Intérieur devait bénéficier  « de 515 millions d’euros supplémentaires ». Cette enveloppe prévoyait 123 millions d’euros pour la Gendarmerie. Un effort qui restait malgré tout insuffisant. Mais ce PLF 2025 est devenu caduc avec la chute du gouvernement Barnier.

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