C'est une nouveauté. Les gendarmes distingués pour leurs actes de bravoure, seront désormais honorés chaque 16 février à l'occasion des traditionnelles cérémonies d'hommage aux morts de la Gendarmerie. Celles-ci seront rebaptisées "Hommage national aux héros de la Gendarmerie", a précisé à L'Essor la direction de l'Arme. Cette évolution sémantique, explique-t-on à la DGGN, est du au fait que la notion de "victimes du devoir" ne parle plus en interne. Les gendarmes refusent l'idée de victime "qui sous-entend souvent une forme de passivité ou d'accidentalité". Les cérémonies du 16 février appelleront donc "autant à la mémoire qu'à l'engagement".
Le 16 février redeviendra ainsi la date la plus importante du calendrier du gendarmes, "sans préjudice pour celles du 14 juillet et du 11 novembre qui sont les dates solennelles cardinales et communes à tous les militaires". Le gendarme, souligne-t-on à la DGGN, "se distingue souvent dans l'humilité du quotidien par des petites choses qui révèlent vraiment son engagement". Ainsi ajoute-t-on, la "vocation du héros n'est pas de mourir mais de réussir la mission confiée et d'en témoigner en restant vivant".
Histoire multiséculaire de la Gendarmerie
Le déroulement de ces cérémonies du 16 février comptera désormais trois étapes. D'abord la lecture d'un texte historique replaçant la Gendarmerie dans son histoire multiséculaire. Ensuite le traditionnel hommage aux morts (appel des morts, dépôt de gerbes, sonnerie aux morts). Enfin, une phase de "célébration et d'hommage aux héros vivants, les héros du quotidien" avec une remise de médailles pour "récompenser des actes remarquables d'engagement personnel, de courage physique et de mépris du danger".
Cette année, comme l'a révèlé ce mercredi Le Figaro, 166 "héros" seront ainsi décorés. 158 dans toute la France et 8 dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides à Paris, dit-on à la DGGN.
La date du 16 février fait référence à la loi du 16 février 1791, premier texte fondamental de la Révolution et acte de naissance de la Gendarmerie nationale, héritière de la Maréchaussée royale. En souvenir de cette date fondatrice, le ministre de la Défense d'alors avait décidé en 1993 que chaque 16 février, un hommage solennel serait rendu aux gendarmes morts en service au cours de l’année précédente.
La Gendarmerie honore ses morts le 16 février 2018 aux Invalides
Depuis bientôt 30 ans, dans chaque département de métropole et d'outre-mer, une cérémonie unique regroupe des gendarmes départementaux, mobiles et des formations spécialisées. Au cours de ces cérémonies, les noms de gendarmes décédés l'année précédente (14 en 2018, 6 en 2019, 8 en 2020) "dans l'accomplissement de leur devoir" sont lus.
A Paris, la cérémonie se déroule dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides. En principe, le ministre de l'Intérieur préside la cérémonie ainsi que celui des Armées ou son représentant. Le 16 février 2021, la cérémonie n'avait pu se tenir en raison de la crise sanitaire. Ce mercredi après-midi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq présideront la cérémonie en présence des familles des gendarmes morts en 2021.
PMG