Au revoir à l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), bienvenue à l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale ! À compter du 1er septembre 2024, l’EOGN change de nom.
Le projet était dans les cartons de l’Ecole et de la Gendarmerie. Il va connaitre la lumière dès la rentrée. C’est ce qu’indique l’arrêté publié ce mardi 13 août 2024 au Journal officiel. Un texte daté du 5 août et signé, au nom du ministre de l’Intérieur, par le directeur général de la Gendarmerie, le général d’armée Christian Rodriguez.
Plus qu’un changement de nom pour l’Ecole, il s’agit d’une forme de regroupement des entités présentes à Melun, sous une même bannière, sémantiquement plus large que l’appellation d' »école ». En effet, cette Académie militaire de la Gendarmerie nationale regroupera ainsi :
- les différentes divisions de l’ex-EOGN (en charge des formations élèves, des enseignements militaires et académiques, et de l’appui à la formation),
- la mission en charge des actions nationales et internationales,
- le centre d’enseignement militaire supérieur de la Gendarmerie,
- le centre de recherche de la Gendarmerie nationale,
- le centre de formation opérationnelle par la simulation numérique,
- ainsi que le Musée de la Gendarmerie.
Sur le fond, peu de changements sont donc à signaler. Mais en coulisses, on confie à L’Essor que le travail va être important dans les mois à venir pour suivre cette évolution inédite. Il va notamment falloir mettre à jour toute la documentation de l’Ecole, la signalétique (y compris celle de la ville de Melun), la charte graphique ou encore les goodies. Un beau défi à relever pour les équipes de l’Académie. Notons au passage que l’ajout du terme « militaire » dans la nouvelle appellation est un rappel de la militarité de la Gendarmerie nationale.
Changement de nom et de patron
Officiellement créée en 1918, l’Ecole des officiers de la Gendarmerie est tout d’abord installée à Versailles. Après un passage par Pau et Courbevoie durant la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint Melun en 1945. Elle fait aujourd’hui partie des sept grandes écoles militaires françaises. Chaque année, elle accueille et forme près de 350 officiers en formation initiale, ainsi que des officiers des pays amis. 1.000 stagiaires y passent au titre de la formation continue. D’après le site internet de l’Ecole, la formation des futurs commandants de l’Arme inclut en moyenne 50 officiers de gendarmerie issus du rang, 100 élèves polytechniciens et élèves ingénieurs des études techniques de l’armement et 50 élèves officiers. Près de 370 personnels travaillent dans les différents services du site de Melun.
Le 1er septembre 2024, en même temps que le changement de nom, l’actuel commandant de l’Ecole, le général de division Laurent Bitouzet, cèdera sa place au général de brigade Frantz Tavart. L’arrêté publié au JORF précise que le commandant de l’Académie est secondé par un autre officier général de l’Arme, qui « l’assiste dans ses missions et le supplée en cas d’absence ou d’empêchement ». Le général Bitouzet – qui s’apprête à recevoir une étoile supplémentaire en devenant général de corps d’armée – prendra quant à lui la tête du Commandement (de l’ensemble) des écoles de la Gendarmerie nationale (CEGN), basé à Rochefort, en Charente-Maritime.
Cet organisme central de la Gendarmerie a pour mission d’être l’opérateur de la formation et du recrutement de l’Institution. Il « pilote le recrutement » en assurant la sélection et les concours, et en animant la chaîne de recrutement. Dans le même temps, le CEGN « anime et coordonne les 8 écoles de formation initiale pour officiers sous-officiers et volontaires, et les 14 centres de formation spécialisée et de perfectionnement ».
Un parallèle avec l’Académie nationale de Police ?
On pourrait être tenté de faire un parallèle entre ce changement de nom de l’EOGN et la création de l’Académie de la Police nationale. Un souhait annoncé en 2023 par le président de la République. Mais actuellement, il n’en est rien. De fait, cette Académie de la Police s’assimile davantage à la Direction centrale du recrutement et de la formation de la Police nationale (DCRFPN). Un équivalent du Commandement des écoles de la Gendarmerie, au sein de la Police. Cette DCRFPN, actuellement implantée à Lognes, en région parisienne, va d’ailleurs être délocalisée à Montpellier en 2025, là où sera implantée la fameuse Académie nationale de la Police.
Lire aussi : Promotions, nominations et changements de poste de colonels et de généraux