Le jeudi 2 octobre 2025, l’affaire semblait pliée. Le directeur de la Gendarmerie Hubert Bonneau rassure les membres du GIGN, lors de l’adieu aux armes de l’actuel chef du GIGN Ghislain Réty : « Pas d’inquiétude, pas de précipitation » sur la nomination du prochain commandant. Le patron des 130.000 gendarmes ajoute : « Le successeur de Ghislain Réty sera un ancien de l’unité et sera désigné par le ministre de l’Intérieur ». Traduisez Bruno Retailleau.
Un gouvernement mort-né
Trois jours plus tard, dimanche 5 octobre, à 19h40, le ministre de l’Intérieur démissionnaire se voit reconduit à son poste lors de l’annonce de la composition du gouvernement Lecornu. Un Conseil des ministres est même prévu le lendemain à 16h00. La succession de Ghislain Réty apparait donc bien engagée. D’aucuns avancent que la désignation du 13e commandant de l’unité fera partie des premières décisions du locataire de la Place Beauvau.
Départ du général Réty dans moins d’une semaine
Lundi 6 octobre, 9h48, soit quatorze heures plus tard, patatras! Sébastien Lecornu annonce la démission de son gouvernement. L’ancien ministre des Armées et réserviste de la Gendarmerie explique que « les conditions n’étaient plus remplies pour que je puisse exercer mes fonctions ». Derrière cette crise politique sans précédent, se pose donc une nouvelle fois la question de la nomination du nouveau chef du GIGN. Car il commence à y avoir urgence. Le général Réty quitte son commandement dans moins d’une semaine pour prendre la direction de la sureté du groupe Air France.

Le drapeau du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), lors de la cérémonie d’adieu aux armes du général Ghislain Réty, jeudi 2 octobre 2025, à Satory. (Photo: L.Picard/L’Essor)
Les inquiétudes de deux grands anciens du GIGN
« Qui commanderait en cas d’une grave crise de type Bataclan ou détournement d’avion? », s’inquiète un grand ancien du GIGN. Il confie à L’Essor que le général Réty avait prévenu la direction de la Gendarmerie de son départ de l’Arme « il y a trois mois« . Ajoutant également que: « le GIGN est une unité qui marche derrière son chef« . Il fait aussi remarquer que l’un des deux officiers, dont les noms sont avancés en premier choix, est colonel et que l’autre est général. Or la nomination d’un général à un poste doit se faire en Conseil des ministres.
Un autre grand ancien du GIGN partage ces inquiétudes. « Il faut rapidement un patron », assurant que les deux noms cités ont les qualités pour le poste. « Les sous-officiers du GIGN n’apprécient pas de ne pas connaitre le nom de leur futur chef », dit-il. « Même si l’unité peut fonctionner sans chef, elle a besoin d’avoir un chef pour fixer les grands objectifs ». Pour lui, « les sous-officiers ne demandent qu’une chose: avoir un patron! ».
PMG
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