La peine prononcée par la Cour d'assises d'Aurillac est supérieure aux réquisitions du ministère public qui avait réclamé dix ans de réclusion criminelle à l'encontre de Didier Daumard, à l'issue de trois jours d'audience.
Après plus de 4H30 de délibéré, la cour a assorti cette condamnation de cinq ans de suivi socio-judiciaire avec obligation de soins, et une peine de trois ans en cas de non-respect. L'homme a interdiction de porter ou détenir une arme pendant huit ans.
L'avocate générale Agathe Bord avait estimé que ce soir-là, il avait tiré pour tuer un gendarme, et pas uniquement, comme il l'a toujours expliqué, "pour qu'ils s'en aillent".
L'homme est apparu très affaibli physiquement à la barre, faisant plusieurs malaises.Il n'a pas su s'exprimer sur son état d'esprit au moment des faits et a toujours nié avoir voulu tuer le militaire.
Sa défense, assurée par Me Aurélie Boutet et Me Marc Petitjean, avait plaidé l'acquittement.
Le 27 mars 2021, le quadragénaire avait menacé de se suicider en envoyant des messages à son ex-compagne, avec qui il était en instance de séparation. Celle-ci avait prévenu les gendarmes, qui avaient trouvé l'homme cloîtré dans son domicile de Lanobre (Cantal), volets fermés, et armé d'un fusil à double canon.
Le retranché avait tiré à plusieurs reprises depuis une fenêtre de son domicile autour duquel 25 gendarmes avaient été déployés. Les négociations avaient échoué et le GIGN s'était rendu sur place.
Didier Daumard, garagiste de profession, a reconnu avoir tiré deux fois après être sorti de sa maison à proximité d'un adjudant qui avait riposté et l'avait touché, le blessant au ventre et au bras.
Le forcené s'était rendu trois heures plus tard. Transporté à l'hôpital, il avait été ensuite mis en examen pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique. Il était, depuis, incarcéré dans l'attente de son procès.
(Une hypothèse a été avancée par les militaires qui ont défilé à la barre : l'accusé, suicidaire, aurait provoqué les forces de l'ordre pour être tué en retour. Selon La Montagne, interrogé par le président, l'un des deux négociateurs présents aux abords de la maison de l'accusé, évoque un suicide by cops, littéralement « suicide par flic », en conservant l'argot utilisé dans l'expression américaine.)
(Avec l'AFP)