- En 2007, Jean-Marc Rouillan a 55 ans, 13 ans de clandestinité, 18 mois de légalité, 24 ans de prison. Son arrestation par le Raid en 1987, à Vitry-aux-Loges, a mis fin à sa dérive terroriste.
- Joëlle Aubron (terroriste d’extrême gauche et militante d’Action directe coupable du meurtre du général Audran et du PDG de Renault, Georges Besse), libérée en 2004, est décédée en 2006.
- Nathalie Ménigon (impliquée dans des actions terroristes revendiquées par le groupe Action directe, condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989) en semi-liberté depuis 2007.
Avec Rouillan, nous nous sommes croisés dans une autre vie. J’étais à l’Elysée. « Capitaine Barril, votre mission : récupérer Rouillan avant qu’il ne bascule, raisonnez-le… » Mon ami le journaliste Jacques Barcelon me conduit au domicile de l’avocat de Rouillan, Thierry Fagart. J’avais un mandat officiel à l’en-tête de l’Elysée afin de maintenir Rouillan et son équipe dans la légalité.
Je faisais ainsi passer un message à Rouillan avec mes coordonnées. Ce qui lui permettait de m’appeler tous les matins à mon domicile à Satory. « Bonjour, c’est Jean-Marc, je voudrais parler à Paul. »
Avec le major Gatoune, de la section de recherche de Gendarmerie de Montpellier, je mettais au point un plan pour faire entendre Rouillan par un ami juge, désigné par la Chancellerie, pour clore son dossier judiciaire. Tout se présentait au mieux.
Mais un mercredi matin, le Canard enchaîné, toujours bien informé, faisait exploser le deal en publiant une photocopie de mon ordre de mission. Le scandale fut immédiat. « L’Elysée traite avec les terroristes, Barril protège Rouillan… » Fou furieux, Rouillan m’envoya balader et bascula dans la radicalisation.
La suite, on la connaît :
– 1985, assassinat du général René Audran.
– 1986, assassinat du PDG de Renault, Georges Besse.
L’assassinat du général Audran resta toutefois très mystérieux et sans explication de la part de Rouillan.
Il a eu pour toile de fond, des règlements de comptes financiers entre socialistes au sujet de l’affaire Luchaire, qui concernait la vente d’armes à l’Iran alors que nous soutenions l’Irak…
P.B.
Paul Barril : cinq semaines derrière les barreaux aux Baumettes
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