Accident mortel d’alpinisme dans les Hautes-Alpes. Deux alpinistes qui effectuaient, à titre privé, une sortie sur le Mont Pelvoux, dans le massif des Écrins, ont dévissé à près de 4.000 mètres d'altitude. L'un est un réserviste de la Gendarmerie, l'autre, un général bien connu de l'Arme, toujours en exercice.
Les faits se sont produits vendredi 16 juin 2023, en fin de matinée, comme le rapporte BFM DICI. La cordée n'était pas encadrée. L'un des alpinistes est mort. L’autre, sérieusement blessé, a été pris en charge par les gendarmes-secouristes du PGHM de Briançon. Son pronostic vital n’est pas engagé.
Selon les informations de notre confrère, les deux victimes faisaient partie de la Gendarmerie. Information confirmée le procureur de la République de Gap Florent Crouhy.
Selon nos propres informations, il s'agit, pour le gendarme décédé, de Yannick Breitenstein, adjudant de réserve, en retraite depuis 2021, reconnu en qualité d'instructeur franchissement d'obstacle au Centre national d'entraînement des forces de Gendarmerie (CNFEG) de Saint-Astier (Dordogne) ; et pour le blessé, de Stéphane Bras, général de division, en poste à la Direction générale de la Gendarmerie (DGGN) en tant qu'adjoint au directeur des opérations et de l'emploi de l'Arme, ancien commandant de la Gendarmerie du Guyane et, avant cela, du CNFEG.
Une cordée expérimentée
L'adjudant de réserve Y. Breitenstein, décédé dans l'accident du couloir Coolidge, est connu au sein de la Gendarmerie des Hautes-Alpes où il a servi au Peloton de surveillance et d'intervention (Psig) de Briançon, après avoir été militaire au sein du 159e Régiment d'infanterie alpine (surnommé le "Régiment de la neige"), de l'armée de Terre, à Briançon. Peu de temps après son changement d'armée, il avait satisfait aux tests de présélection à la formation préalable à une affectation en peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM), sans toutefois y donner suite. Cette formation vise à permettre à tout militaire de l'Institution de franchir des obstacles naturels et/ou artificiels grâce à des techniques de franchissement vertical ou horizontal, de réduction d’obstacles et d’effraction. Du temps de son engagement dans l'armée de Terre, il appartenait à la section des éclaireurs skieurs (SES) de son régiment. Il faisait d'ailleurs toujours partie de l'Association nationale des éclaireurs skieurs et des Troupes de montagne (ANAESTM). La Fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne (FRESM) lui a d'ailleurs rendu hommage après l'annonce de son tragique décès.
L'Anaestm et les anciens du 15.9 nous font part d'une bien triste nouvelle;
Hier matin , au Pelvoux , couloir Coolidge, …Posted by Fédération des Soldats de Montagne on Sunday, June 18, 2023
Yannick Breitenstein avait donc une bonne connaissance pratique de la montagne et des massifs du département. Il avait choisi de rester dans le domaine de l'intervention professionnelle au sein du CNFEG de St Astier, s'étant installé en Dordogne. Il y était devenu une référence dans le domaine de la formation à l'intervention professionnelle, tant par son niveau de connaissance, de technicité que par sa rigueur au respect des règles de sécurité.
La montagne emporte souvent ses meilleurs défenseurs… L'Essor présente à sa famille ses sincères condoléances, et s'associe à la peine de tous ses amis et camarades.
Une cagnotte solidaire pour "Breit"
Les camarades de l'adjudant de réserve Yannick Breitenstein, surnommé "Breit", ont lancé une cagnotte solidaire en ligne pour venir en aide à sa famille. Elle est accessible sur ce lien.
Ses obsèques auront lieu ce mercredi 20 juin à Saint Astier.
(Article publié samedi 17 juin 2023, mis à jour lundi 19 juin 2023)