Gérald Darmanin annonce vouloir lancer "3.000 postes de gendarmes verts" afin d'"améliorer le travail d'enquête judiciaire", notamment dans les affaires d'incendies volontaires causés par des pyromanes, dans un entretien au Journal du dimanche. "L'objectif est que, dans chaque brigade de gendarmerie, il y ait des gendarmes formés aux atteintes à l'écologie. Ce sera une révolution", assure le ministre de l'Intérieur au JDD.
Cet été, "il y a eu entre 80 et 120 départs de feux par jour dans notre pays" et "nous avons procédé à ce jour à 26 interpellations de pyromanes présumés", souligne Gérald Darmanin. Avec ces nouveaux postes, l'objectif est de "renforcer massivement les moyens de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement (Oclaesp)", ajoute-t-il.
Cet office, créé en 2004, est dirigé depuis le 1er août 2021 par un général de gendarmerie – le général de brigade Sylvain Noyau, qui était auparavant adjoint au sous-directeur de la police judiciaire. L'Oclaesp a notamment été co-saisi en juillet pour enquêter sur le grand feu de Landiras (Gironde). Ses enquêteurs ont aussi pour mission de lutter contre une multitude de trafics (médicaments, déchets, espèces protégées…), mais également contre le dopage dans le sport, les pollutions physiques, les scandales alimentaires ou le bioterrorisme.
Basés en région parisienne, les effectifs de l'Oclaesp sont montés en puissance avec la création de neuf antennes régionales depuis 2020: Bordeaux, Guyane, Lyon, Marseille, Rennes, La Réunion, Papeete et Valenciennes.
3.000 gendarmes spécialisés, mais pas 3.000 gendarmes supplémentaires
En plus des quelques 70 gendarmes et policiers spécialisés que compte l'Office, la Gendarmerie bénéficie déjà d'un réseau de près de 350 "enquêteurs atteintes à l'environnement et à la santé publique" (EAESP) appartenant à des unités de gendarmerie départementale ou à des unités spécialisées (gendarmerie maritime, unités de recherches…), ainsi que de référents sur ces questions dans chaque groupement. C'est donc probablement ces réseaux qui vont être renforcés avec pour objectif la mise en place d'environ un référent par brigade ou communauté de brigades.
Reste toutefois que ce "lancement" de postes annoncé par le ministre ne devrait, une fois de plus, pas s'accompagner d'une hausse d'effectifs équivalente. De fait, ces gendarmes formés aux questions environnementales et de santé publique accomplissent cette spécialité en plus de leurs missions quotidiennes en unité.
Crise sanitaire: l’enquête des gendarmes de l’Oclaesp distingue 4 volets distincts