La Gendarmerie se retrouve à nouveau endeuillée par le décès d’un de ses membres. Yann P., gendarme de Fumay, a été retrouvé mort à son domicile, le 11 janvier dernier. Cet adjudant, âgé de 40 ans, se serait suicidé, selon le journal L’Ardennais. La disparition de ce père de famille laisse non seulement la brigade de Fumay, dans les Ardennes, mais aussi tout un territoire, sous le choc tant ce gendarme était investi dans la vie locale.
Un gendarme "destiné à devenir adjudant-chef"
Yann P était arrivé à la brigade de Fumay en 2009, à l’âge de 28 ans. Il sortait alors de l’école de gendarmerie de Châtellerault, dans la Vienne. Parvenu, depuis, au grade d’adjudant, il était "destiné à devenir adjudant-chef", a indiqué à nos confrères Dominique Bernier, adjudant-chef de la brigade de Fumay, parti à la retraite l’année passée. "Je l’ai vu arriver jeune gendarme, et c’est quelqu’un qui a progressé très vite".
Dès l’annonce de sa disparition, une cellule a été mise en place pour accompagner ses collègues, choqués par ce drame. "Nous sommes tous affectés par cette disparition (…) L’adjudant P. était présent depuis un certain temps à la brigade de Fumay et c’était quelqu’un de très apprécié" a également expliqué le colonel Laurent Le Coq, commandant du groupement de gendarmerie départementale des Ardennes.
Yann P. était également très investi au niveau local, dans l’association de parents d'élèves de l’école de ses enfants où il représentait les parents d’élèves. Amoureux de la nature, il pratiquait l’escalade et aimait explorer les galeries ardoisières, nombreuses sur ce territoire.
Mulhouse : un gendarme retrouvé mort dans un terrain vague
Suicide : qui appeler à l’aide?
En cas de besoin, les gendarmes ont différent dispositifs à leur disposition. Tout d’abord, ils peuvent contacter le réseau d’accompagnement psychologique de l’Institution. Il est composé de 39 psychologues cliniciens implantés en métropole et, depuis 2016, en outre-mer. Les médecins du service de santé des armées peuvent également les assister dans ces moments difficiles. Par ailleurs, ils peuvent se tourner vers les assistants sociaux des groupements ou les représentants de la concertation qui ont un rôle d’accompagnement et de lanceurs d’alerte.
Enfin, le commandement, aux différents échelons hiérarchiques, est également susceptible de les aider. Hors de l’Institution, différents dispositifs d’écoute existent en cas de crise suicidaire. Ils sont recensés par le ministère des Solidarités et de la Santé. Des conseils et des contacts y sont également présents, à destination des familles ou des proches endeuillés par un suicide.