Le général de corps d’armée Olivier Kim, 60 ans, a fait ses adieux aux armes ce jeudi à Metz. Cette cérémonie a marqué la fin d’une riche carrière, marquée par le contre-terrorisme, le renseignement et les commandements opérationnels.
« Un bâtisseur et un réformateur »
La cérémonie a eu lieu sur la majestueuse place de la République de Metz avec, sur les rangs, des détachements de tous les commandements du général Kim. Parmi eux figuraient évidemement des gendarmes d’élite du GIGN, dont le commandant actuel de l’unité, le général de division Ghislain Réty. Le fondateur de l’unité, Christian Prouteau était également présent.
Dans son ordre du jour, le directeur général de la Gendarmerie (DGGN), le général d’armée Hubert Bonneau a salué « l’homme et le soldat », « un bâtisseur et un réformateur ». « Vous avez toujours fait preuve de courage et de détermination », a rappelé le DGGN, qui a été le chef du GIGN. Cette unité d’élite fut d’ailleurs « la plus grande aventure de (la) carrière » d’Olivier Kim qui n’a « jamais cessé de servir la Nation et les Français tant sur le sol national et à l’étranger « .
Libération des otages de l’Airbus d’Air France en 1994 à Marignane
Affecté au GIGN en 1990 comme officier-adjoint puis comme numéro 2, le jeune officier acquiert la spécialité de chuteur opérationnel. Il participe à l’opération de libération des otages de l’Airbus d’Air France à Marignane le 26 décembre 1994.
En 1995, il dirige la compagnie de Salon-de-Provence avant de rejoindre en 1998 le commandement des opérations spéciales (COS) à Taverny, comme officier de liaison. Le chef d’escadron Kim sera alors engagé dans des opérations spéciales dans les Balkans.
Bureau de la lutte antiterrorriste
Après l’École de guerre, il est nommé en 2001 comme adjoint au chef du bureau défense à la DGGN où il crée une section de concepts et de doctrine de lutte antiterroriste. Promu lieutenant-colonel en 2002. Olivier Kim crée et dirige l’année suivante le bureau de la lutte antiterroriste (BLAT) de la sous-direction de la police judiciaire de la DGGN. Un poste où il va s’imposer face aux policiers qui ne veulent pas entendre parler de la Gendarmerie dans la lutte antiterroriste.
Groupement de Haute-Savoie
Le 1er décembre 2006, Olivier Kim devient colonel et prend le commandement du groupement de la Haute Savoie. Il coordonne les missions de sécurité et d’ordre publics, de PJ et de secours en montagne . Ce département transfrontalier (avec la Suisse et l‘Italie) compte 26 000 crimes et délits par an. Sans compter les violences urbaines et des risques naturels importants (avalanches sur le Mont Blanc). Auditeur (septembre 2010 – juin 2011) de la 60e session du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de la 63e session nationale de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), Olivier Kim franchit ainsi le sas qui mène aux étoiles et aux plus hautes responsabilités.
Conseiller du chef de la police afghane
De juillet 2011 à août 2012, le colonel Kim rejoint l’Afghanistan, comme conseiller technique et mentor du général Païkan Zamary, chef de la police afghane. Avec lui, il va parcourir plus de 18 000 kilomètres par la route, traversant plusieurs provinces d’Afghanistan, incluant des zones où se déroulent des opérations de contre-insurrection.
Retour à Paris en octobre 2012, où une nouvelle mission attend Olivier Kim. En effet, il crée alors le commandement de la gendarmerie prévôtale. Il se rendra dans une quinzaine de théâtres d’opérations extérieurs ou dans des pays où les forces françaises stationnent.
Le 1er août 2015, il est muté à Dijon comme commandant de la région de Bourgogne. Olivier Kim prend alors une part active à la création de l’École de gendarmerie de Dijon. Du 1er janvier 2016 au 31 juillet 2018, il commande la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté. Le 1er février 2017, il devient général de brigade tout en restant dans ses fonctions.
Commandant des réserves
Nouveau retour à Paris en août 2018. Olivier Kim est alors nommé commandant et délégué des Réserves de la Gendarmerie (CRG). Il est également secrétaire général de la Réserve citoyenne de défense et de sécurité et promu général de division en août 2019.
Le 1er juin 2021, il est nommé adjoint au major général de la Gendarmerie.
Numéro 3 de la Gendarmerie
Le 1er septembre 2022, il devient directeur des opérations et de l’emploi (DOE). Il devient ainsi le numéro 3 de l’Arme. A cette occasion, il reçoit sa quatrième étoile avec sa promotion au rang et appellation de général de corps d’armée.
Lire aussi: Les généraux Kim et Bonneau nommés à de nouvelles fonctions
A son poste, il planifie et conduit nombre d’opérations d’ampleur. Parmi elles : Coupe du monde de football au Qatar où la Gendarmerie apporte son expertise ; affrontements à Sainte-Soline (automne 2022 et printemps 2023). Sous sa direction, la DOE produira plus d’une centaine de textes de doctrines : maintien de l’ordre, mise en place des Centaure, moyens aériens (drones, hélicoptères H145 D3, H160).
Le 1er janvier 2024, Olivier Kim prend son dernier poste, celui de la région Grand Est. Celle-ci regroupe les anciennes régions de Champagne-Ardennes, Alsace-Lorraine et Bourgogne -Franche -Comté). Il dirige ainsi 20 000 gendarmes d’active et de réserve et gère un budget de 101 millions d’euros. Au plan opérationnel, il planifie la création de 40 compagnies de marche pour les JOP 2024 de Paris. Cela représente quelque 4.400 gendarmes, soit 30 % des effectifs que la Gendarmerie a projeté sur cette mission.
Un des rares gendarmes décorés de la Bronze Star
Marié, le général Kim est père de quatre enfants. L’un d’entre eux est d’ailleurs gendarme, au régiment de cavalerie de la Garde républicaine. Olivier Kim est commandeur de la Légion d’honneur. Il est également titulaire de la croix de la Valeur militaire et de la médaille de la Gendarmerie. C’est l’un des rares gendarmes décoré de la Bronze Star, la quatrième distinction militaire américaine.
Le général Kim prendra à la rentrée le poste de directeur de la sûreté du groupe Suez. Il deviendra ainsi vice-président du groupe.
PMG
