<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Dans l’Oise, un maréchal des logis-chef condamné pour harcèlement sexuel sur deux élèves-gendarmes

Photo : Le gendarme, condamné par la justice, est actuellement suspendu. (Illustration : CQF-avocat/Pixabay)

30 octobre 2022 | Vie des personnels

Temps de lecture : 2 minutes

Dans l’Oise, un maréchal des logis-chef condamné pour harcèlement sexuel sur deux élèves-gendarmes

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Bruno S., maréchal des logis-chef, ancien commandant par intérim de la brigade de gendarmerie de Guiscard, dans le département de l’Oise, vient d’être condamné à cinq mois de prison avec sursis, pour harcèlement sexuel sur deux de ses anciennes jeunes collègues, dont il était le supérieur hiérarchique. Le 25 octobre 2022, cet homme de 41 […]

Bruno S., maréchal des logis-chef, ancien commandant par intérim de la brigade de gendarmerie de Guiscard, dans le département de l’Oise, vient d’être condamné à cinq mois de prison avec sursis, pour harcèlement sexuel sur deux de ses anciennes jeunes collègues, dont il était le supérieur hiérarchique.

Le 25 octobre 2022, cet homme de 41 ans comparaissait sous contrôle judiciaire devant le tribunal de Compiègne qu’il connaît bien. En effet, à de nombreuses reprises ces dernières années, il avait, en sa qualité d’officier de police judiciaire (OPJ), fréquenté ce lieu. Depuis cette affaire, l’homme est suspendu.

Tuteur des deux jeunes gendarmes

À peine âgées de 20 ans, les deux victimes ont débuté leur carrière au printemps 2022. L’une à la brigade de Noyon, et l’autre à celle de Guiscard, dont le commandant par intérim est le MDC Bruno S. Surtout, ce dernier fait office de "tuteur" auprès des deux élèves-gendarmes. Et selon nos L’Oise Hebdo, s’il est vu comme un bon militaire par sa hiérarchie, l’homme traine aussi une réputation "du genre de mec qui drague de manière lourde " et qui "aime avoir une emprise sur les gens, et notamment sur les jeunes".

Rapidement, les deux élèves-gendarmes se disent être victimes du comportement déplacé de leur supérieur. Par exemple, l’une dit avoir dû détourner la tête pour éviter d’être embrassée par son tuteur, tandis que l’autre est présentée à chacun comme "la belle gendarme" par son supérieur qui lui aurait aussi fait des propositions à caractère sexuel.

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Procédure disciplinaire toujours en cours

C’est pourtant la stupéfaction à la brigade lorsqu’une des deux gendarmes signale les agissements de son supérieur. Elle est presque "traitée de menteuse", écrivent nos confrères et pense "un temps quitter la Gendarmerie". Mais elle est finalement prise au sérieuse quand une seconde victime dénonce à son tour le comportement du gendarme. Le militaire est alors suspendu et une procédure disciplinaire est ouverte. Celle-ci est toujours en cours. Lors de son audition par les enquêteurs, Bruno S. a reconnu des "maladresses" mais a nié avoir eu de l’attirance pour ces deux gendarmes, avançant qu’il était lui-même en couple depuis avril dernier… avec une gendarme de 19 ans.

Il comparaît en tenue civile au tribunal

Comme il est désormais interdit de porter l’uniforme de gendarme, c’est en tenue civile qu’il s’est présenté à son procès. Lorsqu’elles ont dû témoigner et revenir sur les faits à la barre du tribunal de Compiègne, les deux gendarmes étaient en larmes. L’une d’elles confiait qu’elle n’osait plus sortir de chez elle car le chef Bruno S. "était toujours là". (NDLR: Il occupait toujours son logement des service).

Finalement, le tribunal a reconnu "le caractère intimidant et dégradant pour les élèves-gendarmes". Comportement aggravé par le fait "que le prévenu était tuteur et supérieur hiérarchique". Le maréchal des logis-chef Bruno S. a ainsi été déclaré coupable de harcèlement sexuel par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, et propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste imposés de façon répétée.

Selon les réquisitions du parquet, il a été condamné à cinq mois de prison avec sursis et une peine complémentaire de "privation de droit d’éligibilité de 2 ans". Il devra également indemniser chacune des deux victimes en leur versant 600 euros au titre de préjudice moral. Oise Hebdo précise par ailleurs que l’accusé compte bien faire appel de ce jugement.

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