« Menez les au meilleur !« , a lancé le ministre de l »Intérieur Laurent Nuñez au colonel Benoît Villeminoz. Il s’exprimait à Satory, lors de la cérémonie de la prise de commandement du GIGN du colonel Villeminoz. Autour de la place d’armes de la caserne Pasquier, se trouvaient des détachements des composantes de l’unité d’élite de la Gendarmerie (intervention, observation recherche, sécurité protection, antennes GIGN). Au total, le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale compte un millier d’hommes. « Mille hommes, c’est comme un seul corps« , a dit le ministre de l’Intérieur avant de retracer la carrière de Benoît Villeminoz, dont ses deux précédents passages au GIGN comme officier. Il possède donc « toute la légitimité du chef« , a-t-il ajouté.
Cinq anciens commandants de l’unité présents
S’adressant à Laurent Nuñez, le directeur de l’Arme le général d’armée Hubert Bonneau – qui a lui aussi commandé le GIGN – l’a assuré « qu’il pouvait compter sur le professionnalisme du GIGN ». De nombreux anciens de l’unité avaient également pris position sur la place d’armes, dont cinq anciens commandants (Christian Prouteau, Philippe Legorjus, Denis Favier, Thierry Orosco et Ghislain Réty). Le rang des anciens était installé derrière les stèles portant les noms des gendarmes du GIGN morts en service.

Cérémonie d’installation du colonel Benoît Villeminoz à la tête du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), par le directeur général de la Gendarmerie, le général d’armée Hubert Bonneau, le 12 décembre 2025, à Satory. (Photo: PMG/L’Essor)
La Nouvelle-Calédonie et le Soudan
Au cours de la cérémonie, dix gendarmes, dont une femme, ont été décorés : deux Médailles militaires, deux Croix de la Valeur militaire, quatre médailles de la Gendarmerie nationale, deux médailles d’or de la Défense nationale. Des distinctions accordées pour des missions en Nouvelle-Calédonie (2024) ou lors de l’opération Sagittaire d’évacuation de ressortissants organisée par la France en avril 2023 au Soudan.
Lire aussi : Le nouveau chef du GIGN promu général de brigade
Le treizième commandant du GIGN
Âgé de 48 ans, le colonel Villeminoz qui sera promu général de brigade le 1er janvier 2026, est le 13ème commandant du GIGN. Il succède au général de division Ghislain Réty, qui a quitté la Gendarmerie pour rejoindre le poste de directeur de la sécurité du groupe Air France. L’unité regroupe le GIGN central à Versailles-Satory, 14 antennes (AGIGN) – sept en métropole et sept outre-mer – et trois antennes techniques (ATGIGN) à Maisons-Alfort, Bordeaux et Marseille.
Benoît Villeminoz a mené une carrière d’officier de gendarmerie exemplaire. Saint-Cyr, EOGN, EGM de Grenoble, puis entrée au GIGN en 2004. Il y sera promu au grade de capitaine, comme chef de section à la Force Intervention. Jusqu’en 2011, il y effectue des arrestations complexes, des interventions sur des prises d’otages en milieu carcéral, la gestion de forcenés, la lutte contre les insurrections en Afghanistan, des traques contre-terroristes. Officier chargé de la négociation, il participe également à la résolution de la prise d’otages du Ponant (2008) et travaille au sein de la cellule interministérielle de négociation, dans le cadre d’enlèvements de ressortissants français.
Traque des terroristes de Charlie Hebdo
Promu chef d’escadron en 2009, il intègre l’École de Guerre en 2011. Puis, il commande en 2012 la compagnie de Montmorency (Val d’Oise). En 2014, alors lieutenant-colonel, il revient au GIGN où il prend la tête de l’état-major opérationnel. Ces fonctions l’amènent à évaluer toutes les sollicitations de l’unité en France et à l’étranger. Et ce, dans les trois filières-métiers du Groupe (intervention, protection, acquisition du renseignement). Il connaitra aussi les crises terroristes de 2015, participant en janvier à la traque des terroristes de Charlie Hebdo. Il contribuera ensuite aux travaux sur le schéma national d’intervention.
Promu colonel, il devient en 2018 chargé de mission à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE). En 2020, il commande le groupement de gendarmerie départementale du Rhône. Soit 1.700 gendarmes d’active et de réserve. Trois ans plus tard, il suit les enseignement du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN). Le colonel Villeminoz se voit ensuite confier le poste de chef d’état-major opérationnel en Nouvelle-Calédonie, de juillet à octobre 2024, dans le cadre de la crise insurrectionnelle. Il prend alors en compte la planification et la conduite des opérations. À son retour, il rejoint le cabinet du DGGN comme chargé de mission.
Plan de rénovation des logements du plateau de Satory
À l’issue de la cérémonie au GIGN, Laurent Nuñez s’est rendu au Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), situé à quelques centaines de mètres. Le GBGM regroupe sept escadrons et 22 blindés Centaure. Le millier d’hommes qui y servent ainsi que les quelque 420 militaires du GIGN central résident avec leurs familles sur le plateau de Satory, dans des logements, souvent mal isolés, bruyants et inconfortables. Un plan ambitieux, intitulé « Cap Satory » vise à rénover 956 logements et à en construire 300 autres. « Cap Satory », présenté au ministre de l’Intérieur, devrait loger en 2034 quelque 1.800 familles de gendarmes. Soit 6.000 personnes. M. Nuñez a qualifié « Cap Satory » de « projet majeur » de son ministère. Ce plan prévoit également une modernisation du site du GBGM et une extension de celui du GIGN.

Présentation au ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez du plan « Cap Satory » de réhabilitation des logements des gendarmes sur le plateau de Satory, depuis les locaux du GBGM. (Photo: PMG/L’Essor)
Pierre-Marie GIRAUD
Lire aussi : Au cœur des logements insalubres des gendarmes à Satory










