La casquette de service tire sa révérence dans la Gendarmerie. Dans un message interne, la direction générale annonce la fin de la distribution de ce couvre-chef en dotation initiale. La casquette est remplacée par le bonnet de police, le fameux (et ancien) calot, parfois préféré dans certaines unités et porté dans la Police nationale, notamment chez les CRS.
« Le port du bonnet de police devient la norme avec les tenues de service, précise ce message interne. Le port du bonnet de police est élargi aux tenues de ville qui ne prévoient pas la vareuse. » Depuis 2011, le port du calot était déjà autorisé avec les tenues de service courant, tandis que le port du képi ou du postillon est lui réservé aux tenues de campagnes, de ville ou de cérémonie.
Un couvre-chef qui fait débat
Casquette ou calot ? La question, moins anodine qu’il n’y paraît, suscitait le débat chez les gendarmes. expliquait ainsi un internaute sur le forum de l’Essor. « Les deux coiffures sont à mon sens pratiques à porter, par rapport au képi, que l’on garde bien sûr pour les cérémonies », lui répondait un autre participant à cette discussion.
Après près de quinze ans dans le barda des gendarmes, la casquette disparaît en tous cas sans tambour ni trompette. Elle avait été introduite en 2002 dans l’équipement des militaires, remplaçant alors le très traditionnel képi pour le service. Le général Alain Weber, alors en charge de ce programme à la direction de la gendarmerie, expliquait à Libération ce choix. La casquette a visiblement depuis fait son temps.
Tradition militaire
Le choix du bonnet de police semble lui rapprocher la Gendarmerie de sa tradition militaire. Ce couvre-chef est dans le paquetage des soldats français depuis le 18 siècle. A l’origine, le calot était confectionné à partir d’une « coiffe taillée dans la jambe d’un pantalon usagé, et replié sur la tête à la manière d’un bonnet de nuit », écrit le capitaine Petrequin dans une note sur l’histoire du bonnet de police.
Sa forme et sa couleur évolueront, au fil des années et des modes. Tombé en désuétude, bien qu’arboré par l’armée de l’air ainsi que par les troupes de marine lors des cérémonies, il revient désormais en grâce. Depuis la fin de l’année 2016, soixante ans après la dernière description réglementaire, le calot « fait son retour dans le paquetage du soldat de l’armée de Terre », signale le ministère de la Défense. Une « mesure identitaire forte », pour le capitaine Petrequin, qui vise à « redonner à l’armée de Terre le lustre de ses uniformes et affirmer l’esprit de corps ». Et l’auteur de faire chapeau bas devant la Gendarmerie, qui, au cours de la traversée du désert du calot dans les armées, « n’a jamais abandonné le bonnet de police au profit du béret » !
Gabriel Thierry
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