Refus d’obtempérer, agressions, accidents… Dix mille gendarmes ont été blessés dans « le cadre de leur service » en 2024. Un chiffre « tout à fait inédit », a commenté jeudi 30 janvier 2025 le directeur général de la Gendarmerie Hubert Bonneau.
Le chiffre avait été dévoilé mercredi 29 janvier, lors de la cérémonie des vœux de la Fondation « Maison de la Gendarmerie » à la DGGN, en présence du général d’armée Hubert Bonneau. Sur BFMTV/RMC, il a précisé que sur ces 10.000 blessés (en hausse de 4% par rapport à 2023), « 5.300 gendarmes (avaient) été blessés en mission« . Les autres ont été blessés lors de déplacements ou d’entraînement.
Soixante-trois gendarmes ont été visés par des tirs d’armes à feu et 1.000 gendarmes ont été « ciblés et agressés par des armes » de tout type (armes par destination notamment).
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« Libération de la violence »
Le général Bonneau a relevé que les gendarmes blessés l’avaient été « sur tous les territoires ». « Il n’y a pas de patrouille anodine. On ne sait jamais sur qui on va tomber lors d’une intervention ». Les gendarmes blessés outre-mer représentent entre « 35 % et 50 % » du total chaque année, selon des données communiquées par la Gendarmerie. « La société est de plus en plus violente. Je suis frappé par la montée des radicalités, des violences entre les personnes », a confié le général. « Il y a une espèce de libération de la violence à laquelle nous sommes confrontés« .
La France compte 130.000 gendarmes, dont 30.000 réservistes. C’est donc près d’un gendarme sur dix qui a été blessé au cours de l’année écoulée.
Par ailleurs, en 2024, douze gendarmes sont décédés en service. Selon les informations de L’Essor, parmi eux, la moitié seraient décédés subitement des suites d’un malaise. Quatre sont décédés accidentellement, dont deux dans un accident de la route. Enfin deux gendarmes ont été tués en mission.
Mort lors d’un refus d’obtempérer
Fin août 2024, Eric Comyn, un adjudant de 54 ans, marié et père de deux adolescents, affecté dans un peloton motorisé des Alpes-Maritimes, avait ainsi été mortellement blessé près de Cannes, par un automobiliste lors d’un refus d’obtempérer.
Les refus d’obtempérer – un toutes les vingt minutes – sont l’une des sources principales des blessures des gendarmes. Même si tous les refus d’obtempérer ne sont pas accompagnés de blessures, ils inquiètent la direction de l’Arme. Il y a moins de 24 heures, le mercredi 29 janvier, vers 16h00, une voiture a emprunté à contresens l’autoroute A404, qui relie Nantua à Oyonnax (Ain). Le véhicule a renversé un gendarme au péage de Groissiat, près d’Oyonnax. Le militaire est polytraumatisé.
PMG (avec LP et l’AFP)
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